Le lobbying en Europe: la réglementation au-delà du registre de transparence

Abstract

Peu connu il y a encore une dizaine d’années, le « lobbying » semble aujourd’hui être une activité courante et connue de tous. Nécessaire au bon déroulement du processus législatif, il reste cependant trop souvent perçu négativement. En partie responsable du déficit de confiance des citoyens dans l’Union européenne, les dirigeants tentent de légitimer cette activité en mettant en oeuvre un principe devenu fondamental: celui de la transparence. Un outil semble aujourd’hui constituer « la » solution : le registre de transparence. Selon l’avis de nombreux acteurs économiques et non-économiques, il n’est pourtant pas idéal. Présentant de nombreuses lacunes, dont son caractère non-obligatoire, certains décrient son manque d’efficacité. Depuis quelques années, de nombreux défenseurs de la transparence tentent de faire bouger les choses. En publiant des analyses détaillées de l’accord interinstitutionnel mettant en place le registre et en proposant leurs amendements, ils veulent se faire entendre par les institutions européennes. Cependant, le registre est loin d’être le seul outil à disposition. C’est en s’attaquant à l’ensemble des canaux par lequel le lobbying s’exerce qu’une réglementation efficace pourra être mise en place. C’est d’ailleurs dans cette voie que s’est lancée la Médiatrice européenne, en menant des enquêtes dans divers domaines comme les groupes d’experts à la Commission, les trilogues ou encore les « portes tournantes ». C’est sur son travail que ce mémoire s’attardera réellement, afin de déterminer les perspectives d’avenir de la réglementation du lobbying en Europe…