APPROPRIATION D'UNE REGENERATION URBAINE PAR LA POPULATION LOCAL Etude de cas du quartier de l’ancienne caserne Léopold à Mons

Abstract

Nous assistons à l'heure actuelle à une multiplication de l'événementiel urbain. Courses aux candidatures, urgences, expositions médiatiques et dépenses colossales sont les conséquences de cet engouement. Beaucoup nécessitent en effet, l'investissement de nouvelles infrastructures. La tendance actuelle est de réinvestir les friches urbaines plutôt que de construire ex-nihilo. Ces régénérations urbaines se font ainsi dans un tissu urbain existant qui intègre des habitants proches du site. Nous partons de l'hypothèse que le succès sur le long terme d'une transformation urbaine demande l'adhésion puis l'appropriation de la population. Malheureusement, face à la pression internationale créée par ce type de manifestation, trop peu souvent les habitants sont pris en compte. Les conséquences sont alors la construction d'infrastructures qui finissent inexploitées ou rejetées. Cette étude s'intéresse à une thématique en particulier : l'appropriation d'une rénovation urbaine par la population locale dans un contexte événementiel. Les habitants locaux impliqués et non-impliqués dans la manifestation, les organisateurs et le personnel de la ville sont ainsi interrogés afin de comprendre le processus d'appropriation d'une régénération urbaine, les apports de l'événementiel et surtout les attentes de la population par rapport à ces transformations. L'étude de cas choisie porte sur le quartier de l'ancienne caserne Léopold de Mons, qui est alors capitale européenne de la culture 2015. Ce travail est structuré en quatre parties. Les termes d'événementiel, de régénération urbaine et d'appropriation sont explorées dans la première partie dans le but d'appréhender les différentes notions clés. La seconde expose la méthodologie mise en place afin d'étudier l'appropriation des habitants. Quelques pistes d'études obtenues grâce à notre expérience zéro portant sur le cas du site olympique des JO de Londres 2012 sont exposées dans la troisième partie. Elles seront utilisées et mises en relation dans la dernière partie portant sur les résultats des expériences menées. Les conclusions de ce travail mettent en avant que l'événementiel Mons 2015 n'est pas exploité au maximum pour assurer une appropriation du quartier de la part des habitants. Les personnes n'ont en effet pas été poussées à fréquenter les nouveaux espaces créés alors qu'il semblerait que ce critère ainsi que celui de l'ancienneté de l'installation soient les deux facteurs les plus déterminants en terme d'appropriation. Il est également ressorti des résultats que la population accordait beaucoup d'importance à leur lieu de vie proche et qu'un certain nombre de critères étaient attendus d'une régénération urbaine par les habitants pour leur assurer une qualité de vie.