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Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie
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MASTER THESIS
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Les stratégies russes et iraniennes visant à contrer l'influence américaine au sein du conflit syrien incarnent-elles une alliance stratégique anti-hégémonique ?

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Deltour, Amaury ULiège
Promotor(s) : Santander, Sébastian ULiège
Date of defense : 17-Aug-2017/8-Sep-2017 • Permalink : http://hdl.handle.net/2268.2/3493
Details
Title : Les stratégies russes et iraniennes visant à contrer l'influence américaine au sein du conflit syrien incarnent-elles une alliance stratégique anti-hégémonique ?
Author : Deltour, Amaury ULiège
Date of defense  : 17-Aug-2017/8-Sep-2017
Advisor(s) : Santander, Sébastian ULiège
Committee's member(s) : Dumoulin, André ULiège
Bayramzadeh, Kamal ULiège
Language : French
Number of pages : 60
Discipline(s) : Law, criminology & political science > Political science, public administration & international relations
Target public : Researchers
Professionals of domain
Student
General public
Other
Institution(s) : Université de Liège, Liège, Belgique
Degree: Master en sciences politiques, orientation générale, à finalité spécialisée en relations internationales
Faculty: Master thesis of the Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie

Abstract

[fr] L’Iran et la Russie sont des acteurs étatiques poursuivant tous les deux une stratégie anti-hégémonique sur la scène internationale. On peut retrouver des pans de cette stratégie dans de nombreux dossiers internationaux à travers le monde.
Sur la crise syrienne, les deux acteurs ne disposent pas vraiment des mêmes leviers ni des mêmes atouts. L’Iran est en véritable confrontation régionale avec l’Arabie Saoudite, ce qui rencontre ses intérêts liés à sa recherche de puissance et d’influence dans la région et alimente sa perception négative du royaume saoudien, celui-ci étant un allié du « Grand Satan » américain. La Russie ne fait elle pas partie de la région moyen-orientale et ne laisse pas sa politique étrangère être influencée par une éventuelle perception du royaume saoudien. L’objectif russe en Syrie ne vise donc pas véritablement un affaiblissement de l’Arabie Saoudite dans la région, au contraire de l’Iran. Ensuite, la Russie n’a pas d’intérêt à conserver ou renforcer à tout prix les liens entre les acteurs du « Front de Résistance ». La seule profondeur stratégique que la Russie peut revendiquer au sein de ces États est la Syrie, avec la présence des atouts stratégiques que représentent le port de Tartous et la base aérienne de Lattaquié. La profondeur stratégique iranienne n’est autre que l’entièreté de ce « Front », dont tous les acteurs forment un chaînon de l’influence iranienne au Moyen-Orient et de la lutte contre Israël. Perdre Bachar al-Assad, même s’il était remplacé par un pouvoir alaouite, serait bien plus risqué pour l’Iran qui verrait son « Front » et son lien avec le Hezbollah fragilisé, voire rompu. Du côté russe, on pourrait accepter la chute d’Assad pour autant que celui-ci adopte une position assez proche de son prédécesseur et permette l’accès à Tartous et Lattaquié. D’un point de vue régional, c’est donc l’Iran qui est le plus actif dans le conflit syrien, et de manière très légitime au vu des enjeux régionaux capitaux pour la République Islamique qui seront déterminés par l’issue du conflit syrien. L’intervention aérienne russe depuis septembre 2015 a clairement changé la donne mais n’a pas fait de Moscou l’acteur majeur du conflit syrien sur le plan régional. L’objectif de la Russie semble de laisser l’Iran user de son influence en Syrie, en Irak et au Liban pour prendre le dessus sur l’Arabie Saoudite. La Russie peut bénéficier des retombées en voyant les États-Unis fragilisés par la perte d’influence de ses relais au Moyen-Orient.
Sur le plan global, que ce soit dans sa confrontation bilatérale avec les États-Unis, dans les négociations multilatérales sur la Syrie ou via son leadership au niveau transrégional, la Russie est l’acteur central de ce conflit syrien. Les Russes sont davantage concernés par la lutte d’influence avec les États-Unis et ont davantage de leviers pour faire fléchir les Américains sur le plan bilatéral : la Syrie peut servir de monnaie d’échange pour la résolution de la crise ukrainienne. L’expansion de l’OTAN pourrait ainsi être freinée et voir la Russie remporter une victoire dans la défense de ce qu’elle considère comme son étranger proche : l’Asie Occidentale et l’Europe orientale. La Russie fait aussi partie outre l’OCS de plusieurs groupes se positionnant contre la position hégémonique des États-Unis. Elle est à ce niveau bien plus dangereuse pour les États-Unis que l’Iran qui contrecarre les intérêts américains uniquement au Moyen-Orient et dans une moindre mesure en Asie centrale. L’Iran a pu être intégré aux négociations grâce aux russes et ceux-ci ont même fait en sorte qu’il soit intégré pour les négociations futures. L’Iran n’a pas été capable de faire fléchir l’OCS sur la question syrienne et doit donc se plier à la volonté d’un acteur plus influent que lui dans l’organisation, Moscou. Comme la Russie au niveau régional, l’Iran a tout intérêt à laisser la Russie opérer au niveau global sur le conflit syrien. En s’associant à ses initiatives et en les renforçant, l’Iran peut en tirer des bénéfices et voir les États-Unis perdre en influence que ce soit au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde. L’Ayatollah Khomeiny est décédé depuis 28 ans maintenant mais le pouvoir et une partie de la population iranienne n’ont pas perdu leur animosité envers les États-Unis.
En définitive, les deux acteurs ont tous les deux intérêt, dans une logique rationnelle et réaliste, à laisser l’autre opérer au niveau de pouvoir où il est le plus efficace. C’est d’ailleurs le choix pour lequel ils ont opté. La réponse à notre question de recherche, intitulée « Les stratégies russes et iraniennes visant à contrer l’influence américaine au sein du conflit syrien incarnent-elles une alliance stratégique anti-hégémonique ? », est maintenant très claire. A défaut d’une véritable alliance pérenne, ces deux acteurs forment temporairement et de manière très circonstancielle un axe anti-hégémonique et anti-américain, particulièrement dans le conflit syrien.

Author

  • Deltour, Amaury ULiège Université de Liège > Master sc. pol., or. gén., à fin.

Promotor(s)

Committee's member(s)

  • Dumoulin, André ULiège Université de Liège - ULg > Département de science politique > Politique de sécurité et de défense
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  • Bayramzadeh, Kamal ULiège Université de Liège - ULg > Département de science politique > Département de science politique
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