Vers une analyse exploratoire multidimensionnelle des dynamiques relationnelles à l’oeuvre dans le malaise enseignant

Abstract

A la différence de la question de l’évolution du métier ou de l’identité des enseignants (qui a suscité une littérature scientifique anglophone ou francophone abondante), la thématique de la satisfaction professionnelle des enseignants et de la souffrance de ces derniers a fait l’objet de moins d’études en Belgique (Maroy, 2002). Pourtant, de plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer la souffrance des enseignants et les évolutions multiples qui font de ce métier une « mission impossible » (Cornet, 1999). Il semble donc que le malaise au sein de la profession soit réel et éveille de plus en plus l’attention de la communauté scientifique. Ce qui reste surprenant, est que la plupart des études faites sur la question du malaise enseignant tentent d’identifier un facteur spécifique à l’origine de ce malaise. Maroy (2002) dénoncera par exemple que 51% des enseignants ont un problème lié au matériel scolaire qu’ils jugent peu présent et en quantité insuffisante. Muller (2005) considère quant à lui que le fait de survivre dans l’enseignement est lié à une capacité à répondre aux attentes hétérogènes des élèves. D’autres auteurs dénoncent les problèmes de discipline auxquelles sont confrontés les enseignants dans l’exercice quotidien de leur fonction. Pour d’autres, comme Fernagu Oudet (2009), Duru Bellat, M. & Van Zanten, H. (1995), la souffrance provient du caractère imprévisible du métier enseignant. Nous formulerons quant à nous l’hypothèse, dans le cadre de ce mémoire, que la souffrance des enseignants provient, avant tout, d’un enchevêtrement complexe de dynamiques relationnelles problématiques. En découlent certaines questions directrices qui orientent toute notre démarche : quelle est la représentation des enseignants de ce qui pose problème dans l’exercice quotidien de leur fonction ? S’agit-il de problèmes liés à des dynamiques relationnelles problématiques ? Quelle lecture en font-ils ? Comment les vivent-ils ? Comment les comprennent-ils ? Quels sont les incidents qui, selon les enseignants, rendent compte de ces dynamiques problématiques ?