L'enrichissement en trouées d'abattage : Un suivi des essais menés à CEB - Precious Woods (Gabon)

Abstract

En Afrique Centrale, depuis la fin des années 1990, les concessions forestières doivent disposer d’un plan d’aménagement afin de garantir une gestion durable des ressources. Toutefois, il a été démontré que les essences commerciales ont certaines difficultés à se régénérer après l’exploitation. Ce déficit de régénération naturelle peut mener à long terme à un déclin des populations des essences héliophiles. Des pratiques sylvicoles sont alors apparues comme des solutions potentielles au maintien des ces espèces vulnérables. Ainsi, des plantations d'enrichissement en trouées d’abattage ont été expérimentées pour promouvoir leur pérennité. Depuis 2001, cette technique sylvicole est développée au sein de la concession CEB-Precious Woods au Gabon. Le présent travail réalise un suivi de ces enrichissements en trouées d’abattage et évalue sur le long terme les performances des essences. À la suite de cela, des pistes d’améliorations pourront être émises. Vingt-deux essences ont été suivies et leurs performances évaluées. Des taux de mortalité annuels élevés ont été observés, variant de 9,5 à 79% selon l’essence. Les croissances moyennes annuelles en diamètre et en hauteur sont également très variables, allant respectivement de 0,55 à 7,68 mm.an-1 et de -4,70 à 95,02 cm.an-1. Des facteurs environnementaux pouvant expliquer ces observations ont été examinés. Il est préconisé de planter préférentiellement dans les grandes trouées l’azobé (L. alata), le wengé (M. laurentii), le padouk (P. soyauxii) et le pao rosa (B. fistuloides). Dans les trouées intermédiaires, l’agba (P. balsamifera), le moabi (B. toxisperma), l’ossabel (D. normandii) et le kévazingo (G. tessmannii) sont suggérés. Et dans les trouées de moindre taille, il est conseillé d’y planter l’ébène (D. crassiflora) et le douka (T. Africana). Par ailleurs, il est proposé de tirer parti de la régénération naturelle d’okoumé (A. klaineana) et de movingui (D. benthamianus) plutôt que de planter ces espèces dans les trouées.