Activité physique et comportements de santé du personnel du CHU de Liège : une étude transversale reposant sur le modèle transthéorique

Abstract

INTRODUCTION : Les maladies non transmissibles (MNT) sont devenues l’un des plus grands problèmes sanitaires de notre époque. Cependant ces maladies peuvent être évitées ou retardées. Pour les combattre, la pratique de l’activité physique (AP) est d’une importance capitale. En plus d’agir sur la santé physique, elle agit également sur la santé psychologique. Cependant, d’autres déterminants de la santé sont à prendre en compte. L’alimentation, la consommation alcoolique et le tabagisme sont également des cibles importantes pour combattre les MNT. Pour augmenter l’efficacité des actions promouvant ces déterminants, il serait intéressant de savoir comment les changements de comportements s’opèrent. De plus, il serait intéressant de savoir si l’amélioration pour un déterminant de la santé, comme l’AP, peut faciliter la progression pour d’autres comportements liés à celle-ci. Les personnes travaillant dans ce domaine sont une cible intéressante car celles-ci jouent un rôle important dans la prévention de ces maladies. Le but de notre étude sera d’évaluer les potentielles associations entre le niveau d’engagement dans l’AP des travailleurs du CHU de Liège et les autres comportements de santé ayant également un rôle dans les MNT, via le modèle transthéorique (MTT). Le but secondaire sera d’analyser l’association entre les stades de changement des comportements de santé et le bien-être. METHODOLOGIE : Notre étude se base sur une enquête exploratoire transversale. La population cible est constituée des travailleurs de la santé du CHU de Liège. Les données relatives aux comportements liés à la santé ont été récoltées au moyen d’un questionnaire anonyme auto-administré, basé sur le MTT et le questionnaire « educoeur-en-route » de l’Institut de recherches cliniques de Montréal. Les données sont analysées avec le logiciel « JMP », dans lequel un test de chi2 a mesuré l’association entre les stades de changement des différents comportements avec ceux de l’AP. Afin de mesurer l’association entre les stades de changement des différents comportements et le bien-être, une régression logistique a été utilisée. RESULTATS : Notre échantillon se compose de 280 travailleurs de la santé. Au sein des stades supérieurs (action et maintient), nous y comptons 41% de l’échantillon pour l’AP, 86% pour l’alimentation, 89% pour le tabagisme et 98% pour la consommation alcoolique. Aucune association entre les stades de changement de l’AP et les autres comportements de santé n’a été trouvée. Par contre, le stade maintien de l’AP est le seul à augmenter significativement les chances d’avoir un bien-être correct plutôt que réduit. CONCLUSION : L’analyse de notre échantillon ne permet pas de montrer une association significative entre les stades de changements de l’AP avec ceux des autres comportements de santé. Néanmoins, le stade maintien de l’AP augmente significativement le bien-être de notre échantillon.