Modèles animaux d'étude des effets du jeûne : actualités et perspectives

Abstract

Depuis des millénaires, l’évolution a façonné les animaux et les Hommes pour résister aux périodes de famine, et a mis en place des mécanismes physiologiques protecteurs qui semblent être communs à plusieurs espèces (Lemar, 2011 ; Wilhelmi De Toledo et al., 2013). On observe chez de nombreux mammifères et oiseaux la présence du même mécanisme d’adaptation au manque énergétique de longue durée, qui favorise la lipolyse et économise les protéines (Gilman et De Lestrade, 2011 ; Lee et Longo, 2011). Le chat, le chien et l’éléphant jeûnent en cas de blessure ou de maladie (Lemar, 2011). Auraient-ils une forme de conscience de certains aspects curatifs que pourrait leur procurer le jeûne ? A l’aide de publications scientifiques collectées dans la base de données Medline® les effets du jeûne seront étudiés sur des modèles animaux suivis d’une discussion sur les perspectives cliniques potentielles de leurs résultats en médecine humaine. Ce travail développe les effets du jeûne dans la régulation du mécanisme autophagie, dans la prolongation de la durée de vie, de ses effets prophylactiques et thérapeutiques lors d’AVC ischémique expérimentaux, de ses mécanismes protecteurs contre les effets secondaires de la chimiothérapie, de ses effets dans la diminution de la propagation des tumeurs, dans la détoxification des xénobiotiques (via le cytochrome p 450) et des implications de ses effets immunomodulateurs médiés par un changement du microbiote intestinal dans des modèles de sclérose en plaque et de maladie de Crohn. Peu d’études ont été réalisées chez l’Homme mais ce travail apporte des preuves de potentiels bienfaits du jeûne encourageant le lancement de programmes de recherche en médecine humaine.