La définition comme système : vers une approche holistique d'un acte de langage quotidienÉtude comparative de deux corpus d'énoncés définitoires

Abstract

Définir est considéré par U. Weinreich comme un universel du langage humain. En effet, tous les locuteurs sont amenés à formuler des énoncés définitoires quotidiennement. La définition lexicographique est le résultat d'une normalisation de ces énoncés "naturels", dont elle hérite indéniablement. S'il a bel et bien été démontré que la définition lexicographique emprunte certaines de ses caractéristiques au langage quotidien, dans quelle mesure cette dernière n'influe-t-elle pas sur la manière dont le locuteur ordinaire définit, dans des contextes d'énonciation donnés ? La frontière entre la pratique du spécialiste de la langue qu'est le lexicographe et l'activité du locuteur ordinaire ne nous paraissent pas être deux choses pleinement différentes. Pour répondre au questionnement qui sous-tend notre projet, il nous a d'abord semblé nécessaire de répondre à deux questions préalables : 1. Comment étudier la définition ? La définition doit être étudiée d'une manière holistique, c'est-à-dire en tant qu'objet pris dans sa globalité, qui juxtapose plusieurs niveaux et critères essentiels à sa construction linguistique. 2. Comment les locuteurs ordinaires définissent-ils dans des contextes de production donnés ? À travers l'étude de deux corpus d'énoncés définitoires relativement similaires, nous dégageons quelques constantes dans la pratique des locuteurs ordinaires.