Etude des impacts spatio-temporels du retour du loup dans le paysage du massif de Saint-Hubert

Abstract

Après plus de 100 ans d’absence des suites de la persécution et de l’utilisation irrationnelle du paysage par les humains, l’espèce Canis Lupus a fait sa réapparition dans nos contrées Belges il y a déjà trois ans et jamais cette annonce n’avait enthousiasmé autant de personnes. Ce retour qui présage une très probable installation d’une ou plusieurs meutes sur le territoire Belge, mais également Wallon ne sera pas sans conséquences. Des impacts sur les humains et leurs activités, mais aussi sur le paysage sont à prévoir. Le loup, souvent obligé d’habiter des régions très anthropisées, n’a pas d’autres choix que de cohabiter avec l’espèce humaine. Au fil des décennies, nous nous sommes rendus compte de l’incroyable adaptabilité dont l’espèce faisait preuve et qui finalement lui permet de vivre partout où elle trouve de la nourriture, un accueil favorable de la population humaine et quelques zones plus isolées et tranquilles. Concernant le massif de Saint-Hubert, même s’il fait parti d’un pays connu pour son étroitesse et sa forte densité humaine, ses caractéristiques naturelles, notamment son relief et son sol l’ont préservé de façon relative de l’urbanisation effrénée du reste du pays. Il reste néanmoins fortement concentré en activités humaines puisque la chasse, la sylviculture, l’élevage, le tourisme et les programmes de conservation de la nature sont très développés sur l’entièreté de son territoire. Or, toutes ces composantes humaines qui lui confère son identité propre peuvent interférer avec l’éventualité de l’installation durable du loup sur le territoire. De plus, si installation il y a, celle-ci engendrera de façon certaine des impacts spatiaux et temporels, directs et indirects et d’ampleur variable, représentant tantôt une opportunité, tantôt une menace, non seulement sur les humains et leurs activités, mais aussi sur le paysage dans lequel elles s’inscrivent. Ce travail nous permet de nous rendre compte que le loup est en réalité une espèce qui n’est ni à idolâtrer, ni à haïr, mais qu’elle génère forcément des impacts là où elle se trouve du point de vue de l’humain principalement, tout comme n'importe quel organisme vivant. Identifier ces divers impacts nous permet alors de mieux en comprendre les causes et les conséquences et également d’identifier les enjeux qui en découlent, pour finalement requestionner peut-être certaines pratiques humaines.