Prise en charge des plaies des extrémités distales du chien et du chat par l'utilisation d'autogreffes en filet de pleine épaisseur

Abstract

De par leur localisation, les plaies des extrémités distales des carnivores domestiques constituent une réelle problématique pour le vétérinaire confronté à leur traitement. Une cicatrisation par première intention n’est souvent pas envisageable au vu des caractéristiques des zones concernées : la peau y est peu disponible et très adhérente au plan sous cutané ce qui limite fortement sa mobilisation. La cicatrisation par seconde intention nécessite, quant à elle, de longs et fastidieux soins de plaie pour un résultat fonctionnel incertain (contractures de plaies empêchant le fonctionnement normal du membre) et un rendu esthétique souvent médiocre. L’utilisation de greffons autologues en filet permet d’apporter une alternative thérapeutique intéressante à cette problématique. Ce dernier est prélevé sur une zone du patient présentant une quantité de peau satisfaisante, puis préparé (retrait du tissus sous cutané, incisions en filet), avant d’être réimplanté sur le site donneur préalablement apprêté pour le recevoir (débridement, formation d’un tissus de granulation sain). Le succès de l’intervention est principalement conditionné par trois éléments clefs : l’immobilisation stricte du membre afin de permettre la revascularisation du greffon, un drainage adéquat afin que le contact entre le greffon et son lit receveur soit assuré ainsi qu’un contrôle de la menace infectieuse pesant sur ce site sensible. Bien que de nombreux facteurs (inhérents au patient ou découlants de variantes dans les protocoles expérimentaux) soient responsables de variations dans les taux de succès établis par la littérature scientifique, la synthèse des travaux effectués sur le sujet révèle la légitimité et la pertinence de l’utilisation de cette technique dans le traitement des plaies distales chez les carnivores de compagnie.