Y a-t-il un intérêt clinique à utiliser le tiludronate lors de syndrome naviculaire ?

Abstract

Les pathologies locomotrices représentent une grande partie des motifs de consultation en médecine équine. Que ce soit en médecine sportive ou dans un contexte de loisir, les boiteries sont synonymes de perte de performance. Cela explique la diversité de traitements disponibles et l’importance d’une prise en charge rapide pour espérer retrouver une fonctionnalité correcte. Parmi les pathologies locomotrices, le syndrome naviculaire représente 1/3 des boiteries antérieures chroniques dégénératives. Plusieurs solutions thérapeutiques sont disponibles notamment le tiludronate. Ce dernier possède plusieurs propriétés dont celle d’inhiber la résorption osseuse ostéoclastique, limitant ainsi le phénomène de remaniement osseux douloureux lors de syndrome naviculaire. Cependant bien qu’en aveugle, nombre d’études ont des signes cliniques et une amélioration du score de boiterie comme principale mesure de résultat et ne signa-lent aucun changement dans la masse osseuse. De plus, son utilisation n’est pas sans effets secondaires et il convient lors de son administration de surveiller tous signes de coliques, d’agitation, d’insuffisance rénale ou encore d’hypocalcémie. De plus, dans le cadre de ce travail une enquête auprès des vétérinaires équins de terrain a été menée afin de connaitre les tendances actuelles quant à l’utilisation du tiludronate. Il ressort que la ferrure orthopédique accompagnée d’un parage adapté représentent les traitements de première ligne systématiquement utilisé. Le tiludronate ne représente pas un pilier thérapeutique fondamental lors de syndrome naviculaire. Beaucoup de questions relatives à ses propriétés et à ses effets inconnus à long terme restent en suspens ce qui freine son utilisation. Ainsi compte tenu des préoccupations croissantes concernant la durée du traitement et des effets secondaires potentiels du tiludronate, il est temps à la communauté vétérinaire de faire pression pour plus de recherches et d’essais contrôlés sur l’utilisation du tiludronate, chez les jeunes chevaux, sur des périodes plus longues, ainsi que des études de laboratoire ciblées et appropriées dans l’espace vétérinaire.