Ce que les modalités d'existence éclairent sur la trajectoire de gestion agroenvironnementale de la qualité du sol : Le cas de Terres Vivantes dans le Jura suisse

Abstract

Le sol est une ressource naturelle universelle essentielle pour l’homme et l’environnement. A l’aune des défis environnementaux auxquels nous devons faire face, se poser la question des formes d’héritage que nous laisse notre histoire moderne sur notre appréhension du sol pourrait nous permettre de dessiner des trajectoires des gestions innovantes. Le schème des modalités d’existence proposé par Latour a été choisi pour éclairer le pluralisme existentiel du sol. L’enquête menée dans ce travail a été réalisée par l’intermédiaire d’entretiens compréhensifs dans le Jura suisse auprès de douze acteurs impliqués dans un « programme d’utilisation durable des ressources » financé par l’Office fédéral de l’agriculture et porté par la Fondation Rurale Interjurassienne. Ce programme nommé Terres Vivantes a pour but d’améliorer la qualité structurale des sols. Le projet permet aux agriculteurs de tester sur le terrain des mesures améliorantes pour le sol et des combinaisons de mesures innovantes. Les êtres du sol sont foisonnants. Ils instaurent des existences aussi bien scientifiques que métamorphiques, parfois même quasi-religieuses. Ces êtres en présence dévoilent l’ébouriffant réseau qui vit sous l’appréhension à priori moniste du sol. Ils sont autant de fenêtres ouvertes sur des chemins de gestion agroenvironnementale renouvelés. Il est temps d’en finir avec le premier empirisme.