De l'autobiographie aux considérations psychosexuelles : une lecture de Marguerite Yourcenar

Abstract

Marguerite Yourcenar est née de Crayencour à Bruxelles en 1903. Orpheline de mère, elle est élevée par son père qu’elle accompagne dans ses nombreux voyages. Elle commence assez tôt à publier. En 1939, elle émigre aux Etats-Unis dont elle prendra la nationalité en 1947. Deux de ses romans, Mémoire d’Hadrien (1951) et L’Œuvre au Noir (1968), rencontrent un grand succès et la rendent célèbre. En 1981, elle devient la première femme membre de l’Académie française. Elle meurt en 1987. Dès 1974 elle avait entamé un travail de mémoire en publiant Souvenirs pieux, suivi en 1977 d’Archives du Nord, ouvrages qui inaugurent la trilogie Le Labyrinthe du monde, qui sera complétée par le tome III, Quoi ? L’éternité, ouvrage inachevé et publié à titre posthume en 1988. L’ensemble constitue ses mémoires, qui intègrent également l’histoire de ses ascendants. Le travail étudie Le Labyrinthe du monde dont il traite deux problématiques : - comment, dans ce triptyque, Marguerite Yourcenar parvient-elle à formuler une réflexion approfondie de nature psychosexuelle tout en gardant un certain équilibre entre un style à la fois classique et moderne ? - quels sont les stratagèmes d’écriture qui lui ont permis d’écrire ses mémoires, composés en réalité de multiples biographies, et de dévoiler, à partir le plus souvent d’éléments de la sexualité d’autrui, des pensées intimes qui finalement lui sont propres ? Le travail s’appuie essentiellement sur l’analyse de quinze extraits issus du Labyrinthe du monde, qui ont en commun l’évocation d’un épisode sensuel.