Le recours au notaire, regard sur les pratiques professionnelles des travailleuses liégeoises de 1762 à 1766

Abstract

Le 29 octobre 1765, Marie Agnès Desart, marchande de la cité de Liège, se rend chez le notaire afin de dénoncer le comportement violent qu’a eu la veuve Drion à son égard, alors qu’elle était venue lui réclamer le paiement d’une dette marchande. Le cas de Marie Agnès Desart n’est pas un cas isolé. Le notaire s’avère être un allié pour les travailleuses qui souhaitent gérer et défendre leurs affaires et intérêts professionnels. C’est ce que cette étude tente de montrer en parcourant les raisons et motivations qui les poussaient à se rendre chez le notaire ainsi que la manière dont le recours au notaire leur permettait d’arriver à leurs fins. Avant d’aborder cette question, un panorama de la situation des travailleuses liégeoises à la fin du XVIIIe siècle et des métiers qu’elles exerçaient a été dressé. Dans ce but, des sources telles que les capitations, le fonds des Métiers de Liège et les sources normatives ont été mobilisées. Le présent travail veille également à ne pas isoler les travailleuses en mettant l’accent sur leurs liens de sociabilité. Pour des raisons méthodologiques, ces questions seront abordées dans un cadre spatio-temporel précis : la ville de Liège, de 1762 à 1766.