Associations végétales pour le contrôle des ravageurs : D'une synthèse des approches théoriques à l'application pratique

Abstract

Au cours des dernières décennies, des méthodes alternatives tentent de remplacer ces approches utilisant la lutte chimique intensive et non sélective pour leurs effets négatifs avérés sur l’homme, l’environnement et sur les organismes utiles. C’est ainsi que la gestion de paysages agricoles à travers la diversification végétale pour optimiser le service écosystémique de lutte biologique est un domaine scientifique de plus en plus envisagé. L’objectif de la présente étude était d’évaluer les effets de la diversité végétale à l’échelle de la parcelle sur le contrôle des ravageurs des cultures. Pour y arriver, une synthèse bibliographique des recherches orientées vers la diversification des plantes en cultures maraîchères a dans un premier temps été effectué. Les résultats des publications scientifiques indiquent les effets positifs traduits par une réduction des populations des ravageurs par rapport aux monocultures. Deux mécanismes accompagnent cette réduction; il s’agit de l’effet bottom-up c’est-à-dire les cultures associées interfèrent visuellement et chimiquement dans la recherche de plantes hôtes et la colonisation par les phytophages, et de l’effet top-down, entendu comme le contrôle des ravageurs à travers le recrutement d'ennemis naturels tels que les prédateurs ou les parasitoïdes. Dans un second temps, un essai de plein champ associant des bandes fleuries de Fagopyrum esculentum et Camelina sativa à la culture de blé Triticum aestivum a été réalisé à Gembloux (Belgique). Afin d’évaluer l’attractivité des bandes fleuries aux auxiliaires, les observations et récoltes de ceux-ci ont été réalisées grâce à la capture au filet et au système de piégeage par pan-traps. La famille des Syrphidae a été la plus représentée avec deux espèces dominantes : Sphaerophoria scripta et Eristalis tenax. D’autres auxilaires observés sont Coccinella septempunctata et Chrysoperla carnea. Considérant les analyses statistiques, il n’y a pas de différences significatives entre le sarrasin et la cameline pour la colonisation de communautés d’auxiliaires des cultures. En améliorant les services écosystémiques de la lutte biologique contre les ravageurs, cette étude montre que l'augmentation de la diversité des plantes est une méthode agroécologique à envisager pour une gestion durable des ravageurs.