Optimisation de la composition des bandes fleuries favorisant les abeilles sauvages et compatibilité avec l'abeille domestique

Abstract

Les abeilles (Hymenoptera : Anthophila) jouent un rôle clé dans la production alimentaire et le maintien des écosystèmes. Aujourd’hui, près du tiers des abeilles sont en danger en Belgique. La principale cause de leur déclin est la perte de ressources florales résultant de celle des habitats. Les abeilles domestiques (Apis mellifera L.) peuvent avoir une influence sur les populations d’abeilles sauvages principalement en raison de la compétition pour les ressources florales. Le premier objectif de ce travail était de caractériser l’intérêt de bandes fleuries en système de cultures intercalaires pour les abeilles sauvages. Le second était d’étudier l’influence de l’abeille domestique sur les abeilles sauvages, dans le contexte des bandes fleuries. Huit bandes de sarrasin et de cameline ont été mises en place. Des relevés d’insectes ont été réalisés chaque semaine, via un passage au filet, la pose de pan-traps à différentes distances de la bande et des observations florales. Cinq ruches ont été placées pendant la moitié de l’expérimentation. La cameline a présenté une floraison décroissante et insuffisante en présence de ruches. Aucune conclusion ne peut être tirée quant à l’influence des abeilles domestiques pour cette plante. Pour le sarrasin, les analyses montrent une diminution de la diversité et de l’abondance des abeilles sauvages. Les abeilles domestiques montrent, en outre, un comportement de recherche de nourriture particulier en août, avec une abondance aussi élevée qu’en présence de ruches. Les bandes de sarrasin et de cameline, montrent un intérêt pour la préservation des pollinisateurs. Néanmoins, elles attirent ceux-ci au détriment des parcelles alentour et peuvent éventuellement en diminuer la densité à proximité des ruches. Ce travail met en évidence l’intérêt des bandes fleuries. Il montre également le risque de la pollinisation à l’aide d’abeilles domestiques. Des études supplémentaires sont nécessaires pour trouver l’équilibre entre les pollinisateurs.