Précarité alimentaire et cohésion sociale dans l'aide alimentaire. Approche transversale d'une réalité par une bio-ingénieure

Abstract

Face au nombre important de personnes touchées par l’insécurité alimentaire en Europe, nous avons décidé d’entreprendre l’élaboration de ce sujet. L’étude comprend donc deux temps: un état des lieux de l’aide alimentaire pendant la crise du Covid-19 en juin 2020 et une étude de la cohésion sociale apportée par les restaurants sociaux, le tout dans la région de Bruxelles-Capitale. L’état des lieux nous permet de comprendre l’ampleur des changements organisationnels qu’a dû effectuer l’aide alimentaire pour maintenir son activité pendant le confinement national belge de 2020. C’est aussi un support pour comprendre l’impact de cette pandémie sur le travail des personnes impliquées et la dignité des usager·ère·s de cette aide. Ensuite, pour l’étude de la cohésion sociale et de la contribution des restaurants sociaux à ce concept, des entretiens semi-directifs dans 7 structures ont été réalisés. Ces entretiens aboutissent à l’élaboration d’une typologie des lieux de restauration sociale bruxellois. Chaque idéal-type a montré sa participation à des dimensions de la cohésion sociale. Les idéaux-types “mixtes” alliant plusieurs démarches ont montré une approche globale et une importante contribution à la cohésion sociale à l’échelle de leur structure. Aussi, les restaurants sociaux participent même au-delà de leurs enceintes à créer une société plus cohésive en tentant de limiter les inégalités et changeant la manière dont le statut d’individu est élaboré. Toutefois, cette contribution est limitée par un manque de besoin chronique qui semble parfois créateur de précarité pour les travailleur·euse·s de l’aide alimentaire. Aussi, les restaurants sociaux ont un apport limité puisqu’ils représentent une solution curative à la précarisation des individus. Finalement, une réflexion traverse cette étude sur la place du·de la bioingénieur·e face aux enjeux sociaux. Cette étude nous amène à considérer la transversalité comme une plus-value significative à une position informée et critique du·e la professionel·lle. Elle permet d’observer le système alimentaire en intégrant de nouvelles variables grâce à des approches empruntées à de nombreux champs d'études dont les sciences sociales. Enfin, ce travail est avant tout complémentaire à nos enseignements et nous permet de finir notre cursus universitaire fortes en nouvelles compétences.