Dans quelle mesure les friches industrielles peuvent-elles être considérées comme des biens communs ?

Abstract

Ces dernières décennies ont été marquées par la désindustrialisation du secteur productif tel que la sidérurgie, l’extraction de charbon… Cette phase de déclin a laissé des traces au fil des années, des espaces autrefois exploités par l’Homme sont devenus progressivement des espaces (re)naturés : les friches industrielles. Un grand nombre de friches industrielles composent le territoire wallon puisque l’activité minière (d’extraction du charbon) et la sidérurgie ont été présentes dans certaines provinces, en particulier celle du Hainaut.

Ces paysages jadis productifs d’un point de vue économique, sont devenus des espaces de ressource en biodiversité et en services écosystémiques (valorisation projets LIFE). Cette typologie de paysage a été étudiée par de nombreux scientifiques, paysagistes, philosophes … mais peu ont fait de liaison entre ces délaissés et le bien commun. Peut-il en exister une ? Des études ont été réalisées sur le concept du bien commun comme celle d’Elinor Ostrom sur la gouvernance des biens communs, ou encore celle de Jean Marc Besse sur le concept du bien commun avec le paysage comme postulat de départ. Ils nous donnent respectivement des clefs pour pouvoir définir le bien commun d’un territoire connu.

L’étude aura pour but de présenter dans quelles mesures les friches industrielles peuvent être en lien avec le concept du bien commun. Sur base de cette hypothèse, ce Travail de Fin d’Etude aura pour premier objectif d’établir un modèle pouvant donner des indications sur la localisation de ces friches industrielles au sein d’un territoire. Le second objectif sera d’établir des critères évaluant le potentiel de ces délaissés à être des biens communs. La finalité de ce travail sera de donner des mesures et des prescriptions, afin d’obtenir des clefs permettant de définir une friche en tant que bien commun. Des critères comme l’accessibilité, la gestion, la rivalité sont des premières mesures susceptibles de permettre la reconnaissance de ces biens communs dans le territoire.

Aujourd’hui la question de l’usage, de la gestion des ressources et de l’appropriation est au cœur des débats politiques. À travers ce Travail de Fin d’Etude, nous voudrions définir ces délaissés en tant que bien commun afin de leur donner un statut, autre que juridique, le but étant d’en assurer la protection et la gouvernance (site et ressource).

Ce travail s’adressera principalement aux acteurs du paysage, aux étudiants et praticiens, mais aussi à tous les acteurs la ville de Charleroi. En effet, ces derniers sont amenés à gérer les ressources d’un territoire en intervenant sur les paysages afin de répondre aux besoins humains.