Développement d'une méthodologie d'identification et d'évaluation du potentiel thérapeutique préventif de paysages nourriciers et application à Bruxelles

Abstract

« … la jouissance du paysage emploie l'esprit sans fatigue et pourtant l'exerce, le calme et pourtant l’anime ; et ainsi, par l'influence de l'esprit sur le corps, donne un effet de repos rafraîchissant et de revigoration à l'ensemble du système. »(Olmsted, 1865)

Face aux enjeux soulevés par la crise sanitaire du Covid-19, le besoin de changement a rarement été aussi fortement ressenti. Le rôle de l’architecte du paysage dans les décisions actuelles et futures pour l’aménagement des territoires plus sains et vecteur de santé, trouve alors sa place au cœur des perspectives pour le « monde de demain ». Les paysages ont un rôle important concernant la santé des individus. Leur qualité est déterminante et les interactions qui s’y trouvent, entre les individus eux-mêmes et avec leur environnement agissent sur leur état de santé et de bien-être. Dans ce travail, nous nous concentrerons sur un concept récent encore peu connu, qui entend définir les liens entre la santé et le paysage ; nommé par son créateur W. Gesler, le « paysage thérapeutique ». Ce concept sera exploré à travers notre regard de paysagiste et sera donc exploité sous le spectre de la prévention et du bien-être uniquement. Nous utiliserons alors le terme de « paysage thérapeutique préventif » ou « paysage de bien-être ». Les recherches issues de ce cadre théorique que nous tenterons d’approfondir avec d’autres disciplines liées au paysage et plus particulièrement à la nature, nous permettent de nous concentrer sur un paysage spécifique : le paysage nourricier. À travers ces recherches, la prise en compte des avantages sur la santé de ce type de paysage produit par l’agriculture urbaine, nous permet d’établir les objectifs de ce travail. Il s’agira de développer une méthodologie d’identification et d’évaluation du potentiel thérapeutique préventif de ces paysages. Pour ce faire, nous appliquerons une méthode basée sur l’application d’indicateurs que nous aurons développés. Cette méthode sera appliquée à des paysages nourriciers, présents dans un contexte urbain à Bruxelles, présentant des enjeux divers tels que la fragilité sanitaire de la population. Les résultats issus de l’utilisation de notre méthode ont montré les potentiels thérapeutiques préventifs de chacun des paysages étudiés et ainsi ont permis de discuter les éléments qui composent un paysage de bien-être. Ainsi, par ce travail exploratoire, l’emploi de cette méthode dévoile une nouvelle façon de qualifier le paysage, à travers la notion de la santé dans le paysage. Cette modeste approche entend ouvrir de nouveaux questionnements pour assurer la promotion de ces paysages.