Gestion des plaies thoraciques pénétrantes venant de l'extérieur chez le chien et le chat

Abstract

Les plaies thoraciques pénétrantes peuvent engendrer un pneumothorax traumatique fréquemment associé à un état de choc et plus rarement un hémothorax ou un pyothorax, nécessitant une prise en charge d’urgence. Le diagnostic s’effectue grâce à l’anamnèse, à l’examen clinique, ainsi que via des examens complémentaires ou procédures telles que la thoracocentèse, la radiographie thoracique, la tomodensitométrie et la culture bactérienne de l’épanchement. Le traitement conservatif consiste en la stabilisation de l’animal, la réalisation d’un débridement de la plaie, d’une ou plusieurs thoracocentèse(s) et/ou de la pose de drains thoraciques. Le traitement chirurgical, quant à lui, s’effectue via la thoracotomie exploratrice par sternotomie ou thoracotomie intercostale suivie, selon les lésions, d’une lobectomie totale ou partielle, d’une reconstruction de paroi thoracique et d’un rinçage de la cavité thoracique souvent accompagné d’une pose de drain(s) thoracique(s). Des complications peuvent survenir lors des premières heures post opératoires mais aussi lors des semaines qui suivent. Le pronostic varie selon la localisation de la plaie, sa profondeur et les structures touchées. Une prise en charge précoce peut cependant l’améliorer. Les dossiers médicaux de 15 cas de plaies thoraciques pénétrantes diagnostiquées chez des chiens ont été examinés dans le cadre d’une étude rétrospective. Parmi ces cas, 10 étaient provoqués par des morsures d’autres chiens (touchant principalement les petits chiens), deux étaient provoqués par un sanglier, un par un coup de couteau, un par un empalement sur une charrue et un d’origine inconnue. Le pneumothorax associé à ces plaies était majoritairement traité par thoracotomie intercostale et quand c’était nécessaire par lobectomie pulmonaire. Globalement, cette étude a démontré que les chiens de petite taille, suivis pour morsures, présentaient des lésions intrathoraciques plus importantes que les autres. Les plaies thoraciques pénétrantes traitées de façon conservative ne présentaient pas un taux de récidive significativement plus important que celles traitées chirurgicalement.