La gestion du colostrum : de la préparation des mères aux pratiques d'élevage après vêlage et ses effets sur la santé des veaux

Abstract

En élevage bovin, les veaux représentent l’avenir du troupeau et une source de revenu, que ce soit en élevage laitier ou allaitant, même si les objectifs et les finalités sont différents. Leur santé est ainsi primordiale afin d’assurer le renouvellement du cheptel en évitant les pertes et des surcoûts financiers. Le colostrum joue un rôle clé dans la santé des nouveau-nés, dans la mesure où ils naissent dépourvus d’anticorps, malgré un système immunitaire naïf mais fonctionnel. De par sa composition, bien différente de celle du lait, et notamment de sa composante immunitaire, le colostrum apporte les éléments indispensables afin de lutter contre les infections pendant ses premières semaines de vie. On parle alors de transfert d’immunité passive (TIP). Ce transfert est en lien direct avec la santé des veaux et a largement été démontré dans la littérature scientifique. Des valeurs seuils, concernant la concentration en immunoglobulines sériques chez le veau pendant la première semaine de vie, ont ainsi été déterminées. Ceci permet de parler de réussite de transfert d’immunité passive. En cas d’échec, une morbidité et une mortalité plus importantes sont à prévoir ainsi qu’une perte financière importante. Certaines pratiques d’élevage ont leur importance afin de maximiser cette réussite de transfert d’immunité passive. En effet, la préparation des vaches avant vêlage et notamment l’alimentation, la saison de vêlage, la durée de tarissement, le statut sanitaire et la vaccination des mères gestantes ont une influence sur la concentration du colostrum en immunoglobulines. De plus, les pratiques d’élevages après vêlage, tels que la qualité et la quantité de colostrum distribué, le timing, la méthode de distribution, les conditions de vêlage, la contamination bactérienne et les diverses formes de colostrum pouvant être utilisées, jouent un rôle sur le transfert d’immunité passive.