Implication du Spirocerca lupi dans la cancérogenèse du sarcome œsophagien canin

Abstract

Le Spirocerca lupi est un nématode infectant les canidés. Il est associé à un haut pourcentage (25%) de sarcomes œsophagiens (Porras-Silesky et al., 2021). Une relation de cause à effet semble donc exister. Cela encourage de nombreux scientifiques à étudier ce nématode carcinogénique. Certains le décrivent d’ailleurs comme étant fascinant (Bailey, 1972). Différentes hypothèses ont été envisagées et étudiées afin d’expliquer ce potentiel carcinogénique. Cependant, à l’heure actuelle, la cancérogenèse derrière ce parasite reste encore non élucidée entièrement. Afin de structurer les informations sur le Spirocerca lupi en lien avec la néoplasie œsophagienne, il est intéressant de se référer à un modèle établi. Dans le cadre de ce travail, c’est le modèle de Hanahan et Weinberg des 10 caractéristiques fondamentales du cancer qui a été choisi (Hanahan et Weinberg, 2011). Parmi ces 10 caractéristiques, celles qui semblent être les plus affectées par le parasite sont le syndrome inflammatoire qu’il entraine et le détournement de la réponse immunitaire. En ce qui concerne, l’autosuffisance en facteurs de croissance, peu de preuves existent pour démontrer son potentiel mitogène. De nombreux composés protéiques ont été mis en évidence dans les produits excrétoires et sécrétoires du nématode, cependant il est nécessaire d’investiguer plus précisément leur rôle dans la pathogénie. D’autres caractéristiques comme la résistance à l’apoptose et l’instabilité du génome pourraient également être affectées par le ver mais n’ont pas encore été assez investiguées. Au terme de ce travail, de nouvelles réflexions apparaissent. Notamment, sur le fait que la spirocercose soit un bon modèle pour étudier l’association entre parasite et cancer ou sur l’utilité de ce développement tumoral dans le cycle du parasite.