Lésions sous-chondrales de la phalange proximale du cheval de sport et de loisir : revue de la littérature et étude de distribution sur une série de cas cliniques

Abstract

L’articulation métacarpo-phalangienne (McP) est un site lésionnel fréquent chez le cheval, pouvant donner lieu à des boiteries, quelle que soit la discipline pratiquée. A ce jour, peu d’études sont consacrées à la description et à la localisation des lésions de la portion proximale de la première phalange (P1) chez les chevaux de sport et de loisir. L’introduction de ce travail comprend des rappels anatomiques et biomécaniques de l’articulation McP du cheval, une revue de la littérature concernant les lésions de P1, ainsi que la présentation des différentes méthodes d’imagerie médicales pouvant être utilisées en routine chez le patient équin. La partie expérimentale de ce travail décrit la répartition et le type de lésions observées en IRM bas champ dans la portion proximale de P1 sur une série de chevaux boiteux référés au service d’imagerie médicale de la Clinique Vétérinaire Universitaire de l’Université de Liège entre février 2017 et mars 2021, répartis en 3 groupes en fonction de l’examen clinique et des résultats IRM (membres atteints, contra-latéraux et témoins). La présence et la sévérité de sclérose, lésion type œdème osseux et résorption osseuse ont été évaluées à l’aveugle et gradées semi-quantitativement, sur base des modifications de signal décrites dans la littérature. Les membres atteints présentent un score moyen d’œdème osseux le plus élevé en régions dorso-sagittale et moyenne-médiale ; les scores moyens de sclérose et résorption osseuse sont plus élevés en région moyenne-médiale. Les membres contra-latéraux examinés présentent des anomalies de localisation similaire mais de moindre sévérité. Chez les cas témoins, aucune lésion d’œdème osseux ou de résorption n’a été observée, et le score moyen de sclérose le plus élevé est rencontré en région moyenne-médiale. Les résultats de cette étude sont en faveur de fatigue osseuse (lésions de stress) à l’origine de ces modifications de signal, avec un continuum entre modifications adaptatives et pathologiques. La douleur osseuse semble reposer davantage sur l’œdème et la résorption osseuse que la sclérose.