La fibula contribue-t-elle à la résistance en torsion du membre pelvien du chien lors de fractures tibiales ? Proposition et interprétation d'une approche expérimentale

Abstract

OBJECTIF DU TRAVAIL

Le but de ce travail est d’améliorer la connaissance du comportement biomécanique du membre pelvien du chien, en étudiant le rôle de la fibula dans la résistance en torsion de celui-ci. L’os, de par sa structure tubulaire, se révèle en effet particulièrement susceptible aux contraintes de cisaillement. De plus, le rôle de la fibula dans le support de contraintes en torsion et dans la guérison de fractures du tibia à fibula intacte a déjà été démontré lors d’expérimentations semblables chez l’homme et le rat. Un abord expérimental a été choisi et est intéressant de par l’opportunité d’objectiver et de calculer les contraintes maximales supportées. Cette connaissance est fondamentale notamment en orthopédie, en permettant au chirurgien orthopédiste vétérinaire de mieux comprendre la répartition des forces dans la jambe du chien, la résistance de chaque os et ainsi d’affiner ses choix thérapeutiques lorsqu’il est confronté à des fractures. En accédant à un répertoire de données théoriques plus complet, il pourra en effet choisir de manière optimale non seulement quelle approche, conservatrice ou chirurgicale, sera la plus indiquée, mais également d’estimer les dimensions du matériel d’ostéosynthèse les plus favorables à une récupération et de préciser le pronostic de celle-ci.

RÉSUMÉ

Ce travail abordera tout d’abord les aspects théoriques généraux les plus importants en biomécanique et présentera brièvement la physiopathologie et les principes de réparation de fractures tibiales. Il présentera également une étude réalisée chez le rat qui prouve le rôle de la fibula dans la rigidité en torsion du membre pelvien de cette espèce et son rôle dans la guérison des fractures du tibia à fibula intacte. Enfin, la seconde partie de ce travail sera consacrée à l’approche expérimentale. En 2006, Tambyah et Pereira ont démontré que la présence d’une fibula intacte augmentait la rigidité en torsion de la jambe humaine. Cette expérience en a inspiré une deuxième, en médecine vétérinaire. Ainsi, les membres pelviens de 13 chiens ont été récupérés et disséqués pour ne conserver que le tibia, la fibula et les tissus mous qui les entourent. 6 de ces 13 chiens ont ensuite subi une ostéotomie fibulaire proximale. Tous les membres ont ensuite été testés en rotation externe. La déformation unitaire, la contrainte maximale imposée en torsion, la déformation angulaire maximale et la résistance en torsion ne présentaient aucune différence significative entre les 2 groupes. Ainsi, les méthodes utilisées et les résultats obtenus seront discutés. Un point important de ce travail sera l’étude des limites et des perspectives apportées par cette étude, notamment afin d’affiner les expériences futures. L’absence de prise en compte des propriétés de visco-élasticité et des contraintes exercées par les muscles, in vivo, représentent les principales limites de cette expérience.