Influence de différentes conditions cliniques et d'entrainement dans le monde de la course à pied de longue distance sur les marqueurs biologiques

Abstract

Introduction : La pratique d’une activité physique régulière a des effets bénéfiques pour la santé, notamment pour la santé cardiovasculaire. Cependant, certaines pratiques sportives telles que les courses à pied de longues distances dépassent largement les recommandations émises par l’OMS et pourraient entrainer des effets néfastes pour le cœur, voire de morts subites lors de tels évènements. Dès lors, les biomarqueurs cardiaques, libérés dans le sang lorsque le cœur est sollicité intensément, semblent pertinents à analyser afin de savoir si un exercice physique intense tel que des courses à pied de longues distances pourraient avoir un impact et des répercussions sur la santé cardiovasculaire de ces sportifs. Cette étude avait pour but d’évaluer s’il existe association entre le nombre de kilomètres courus et la variation des biomarqueurs cardiaques, ainsi que les conditions d’entrainement, chez les coureurs de longues distances. Méthodologie : La recherche s’est déroulée sur des coureurs de trois courses de longues distances (un Marathon de 42,195 km, un Ultra-Tour de 67,000 km et le Tor des Géants de 330,000 km). Les participants volontaires ont été prélevés à différents temps de la course (avant, après, à mi-parcours, 3 heures après) afin de récolter les données relatives aux biomarqueurs cardiaques. D’autres paramètres concernant les différentes conditions d’entrainement ont été récoltés à l’aide de questionnaires. Une série d’analyses statistiques furent réalisées pour évaluer l’association entre la longueur de la course, la variation des biomarqueurs d’intérêt ainsi que les paramètres sociodémographiques et les conditions d’entraînement. Résultats : La longueur de la course semble avoir un impact sur l’évolution de la concentration sanguine de la troponine (p-valeur < 0,001), du NT-proBNP (p-valeur < 0,001), de la créatine kinase (p-valeur < 0,001) de la galectine-3 (p-valeur < 0,001) et des ST2 (p-valeur < 0,001). Aucune variable sociodémographique ou de condition d’entrainement ne semble être liée significativement à l’évolution des biomarqueurs, lorsqu’on tient compte du nombre de kilomètres parcourus durant la course. Conclusion : Nos résultats suggèrent que le nombre de kilomètres courus est associé à l’évolution des biomarqueurs. Les différents paramètres sociodémographiques et les conditions d’entrainement étudiés lors de ce travail ne semblent pas être associés à l’évolution des biomarqueurs d’intérêt. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer nos résultats.