Peste porcine africaine : un vaccin tant attendu, un enjeu mondial. Un virus atténué pourrait-il être la clé du problème ?

Abstract

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale contagieuse et dévastatrice majeure de l’élevage porcin mondial. Depuis sa découverte au Kenya en 1909, le virus de la PPA ne cesse d’évoluer et de se répandre dans le monde, entrainant la mort de millions de porcs. Malgré plus de 50 ans de recherches scientifiques sur ce virus, aucun traitement ni vaccin n’ont été mis sur le marché. La lutte actuelle se limite essentiellement aux mesures de biosécurité, insuffisantes pour stopper les épidémies. Depuis son apparition dans l’Union Européenne (2014) et plus récemment en Asie (2018), un engouement scientifique plus important autour de la recherche d’un vaccin s’est mis en place, apportant de nouvelles perspectives dans l’approche vaccinale. L’étude des mécanismes hôtes-virus, représente l’axe central pour appuyer la recherche d’un vaccin. Ainsi, l’immunité cellulaire médiée par les lymphocytes T CD8+ a été clairement corrélée aux mécanismes d’immunité protectrice chez le porc. Alors que de nombreuses stratégies vaccinales sont étudiées et malgré la conservation d’une virulence, certes minimisée, la vaccination à partir de virus atténués par délétion de gène semble être la solution évidente pour un vaccin d’urgence. Ainsi, ASFV-G-ΔI177L, HLJ/18-7GD et BA71ΔCD2 sont trois pistes vaccinales prétendantes pour la place de vaccin efficace contre la PPA.