Comment lutter contre l'hypertype brachycéphale chez le chien ?

Abstract

Objectif du travail: L’objectif de ce travail consiste à présenter sur la base d’une recherche bibliographique les origines et caractéristiques tant phénotypiques que génotypiques du caractère brachycéphale chez le chien. En outre, ce travail vise à proposer des solutions concrètes pour lutter contre l’hypertype de ces races. Résumé: Depuis des décennies, les chiens de races brachycéphales avec leur face écrasée, leur front bombé et leurs grands yeux ronds exorbités ont sans cesse gagné en popularité. La sélection, basée sur le seul critère de la beauté, a mené à la création d’individus hypertypés sujets à développer des problèmes respiratoires dont le syndrome obstructif des voies respiratoires, mais également des problèmes ophtalmologiques dont le syndrome oculaire qui prédispose aux ulcères chroniques de la cornée, sans oublier des troubles digestifs, dermatologiques ou encore neurologiques. Cela soulève des questions éthiques car la vie normale d’un chien hypertypé est mise à mal. L’idée d’une intervention dans leur sélection a fait son chemin et nous sommes aujourd’hui en mesure d’encadrer la reproduction des animaux brachycéphales pour tenter d’inverser la tendance. Plusieurs moyens existent pour objectiver l’état de santé du chien. Au niveau respiratoire, il est possible de mesurer le rapport cranio- facial. La santé oculaire peut être objectivée en calculant la longueur relative de l’espace entre les yeux, la présence d’un pli nasal, l’implantation des cils ou encore la visibilité de la sclère. Plusieurs mutations au niveau de différents gènes ont été également identifiées comme jouant un rôle dans la conformation brachycéphale. C’est le cas des gènes SMOC2, BMP3 et DVL2. En termes de législation, l’Union européenne a établi une Convention (STE 125) sur la protection des animaux de compagnie où elle reconnaît la nécessité d’encadrer la sélection des chiens de races afin de lutter contre l’hypertype. Cette Convention n’a pas encore été transformée en directive. Les Pays-Bas, quant à eux, ont déjà transposé ce désir de contrôler les animaux reproducteurs problématiques en un texte de loi. Ce travail tente d’objectiver les critères de sélection des animaux de races brachycéphales destinés à la reproduction afin de rendre du bien-être à des animaux qui souffrent de leur conformation extrême.