Évaluation et prise en charge de la douleur chez les chéloniens : quelle analgésie utiliser ?

Abstract

Les vétérinaires sont les premiers défenseurs du bien-être animal, et l’une de leurs missions est de garantir aux animaux une absence de douleur et de souffrance. Or, si l’analgésie est bien documentée et couramment utilisée en pratique chez les mammifères domestiques, ce n’est pas toujours le cas en ce qui concerne les animaux exotiques, en particulier les reptiles. Parmi eux, les chéloniens sont les plus fréquemment présentés en pratique clinique. La douleur chez les tortues peut être rencontrée dans de nombreuses situations, médicales ou chirurgicales. Afin d’élaborer un plan analgésique le plus adéquat possible, il convient tout d’abord de connaitre les principales particularités physio-anatomiques des chéloniens, qui peuvent interférer avec l’analgésie. De plus, l’évaluation de la douleur est une étape importante et celle-ci passe par l’utilisation de paramètres physiologiques et comportementaux. L’observation des modifications comportementales est cependant subjective et dépend du niveau de connaissances sur le comportement normal de l’espèce de la part de l’observateur. Les tortues étant des proies, elles tendent également à masquer ces signes de douleur. La dernière partie de ce travail est une analyse en médecine factuelle pour sélectionner les analgésiques appropriés en fonction des dernières informations disponibles dans la littérature. Il s’agit d’une approche pharmacologique détaillant l’efficacité des molécules actuellement utilisées en tant qu’analgésiques chez les reptiles, c’est-à-dire les opioïdes, les AINS, les anesthésiques locaux et la kétamine. Cependant il serait intéressant de poursuivre les recherches concernant les effets analgésiques de ces molécules afin de permettre une meilleure prise en charge de la douleur chez les tortues.