Le Covid-19 chez le vison : état des lieux

Abstract

L’infection à SARS-CoV-2 dans les élevages de vison a été décrite pour la première fois le 23 avril 2020 aux sud des Pays-Bas, dans deux fermes situées dans la province du Brabant Nord. Cette infection a ensuite rapidement été signalée dans 12 pays producteurs de vison dans le monde entier, et un an plus tard, au 23 avril 2021, ce sont 424 élevages de visons infectés, représentant la seule épidémie de COVID-19 rapporté chez les animaux. L’Organisation Mondiale pour la Santé Animale (OIE) a reconnu l’infection à SARS-CoV-2 comme une maladie émergente et les infections par le SRAS-CoV-2 sont à notification obligatoire. Au sein des élevages de vison, les principaux symptômes de l’infection par le SARS-CoV-2 sont une mortalité accrue, une prise alimentaire réduite et des signes respiratoires tels que des difficultés respiratoires, des écoulements nasaux et des éternuements. En post-mortem, la pneumonie interstitielle aiguë diffuse était la découverte la plus caractéristique rapportée chez presque tous les animaux. Il a été démontré que l’infection par le SARS-CoV-2 peut avoir une transmission à la fois anthropozoonotique et zoonotique. En effet, une fois que le SARS-CoV-2 est introduit par des travailleurs atteint du COVID-19 dans les élevages, celui-ci se propage ensuite efficacement entre les visons, par contact direct et indirect, atteignant des prévalences élevées dans la population de vison. Le virus peut alors de nouveau se transmettre aux travailleurs et ainsi aux populations environnantes. Depuis des cas humains infectés par des variants du virus SRAS-CoV-2 liés au vison ont été rapportés et représentent des risques pour la santé humaine. Actuellement, aucun traitement ne permet d’éradiquer les épidémies de SARS-CoV-2 dans les élevages de visons. Seules des mesures préventives de biosécurité et des programmes de surveillance peuvent être mis en place, l’approche One Health représentant une stratégie de lutte de choix.