Analyse des facteurs infectieux à la base de la mortalité des colonies d'abeilles

Abstract

Les colonies d’abeilles (Apis mellifera) jouent un rôle capital pour la production agricole de denrées alimentaires puisqu’un tiers de la production mondiale de la nourriture dépend directement de leur activité pollinisatrice, milieu ou elles sont les plus performantes. Selon la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, la valeur des services écologiques et économiques fournie par les abeilles s’élève à 577 milliards de dollars (FAO, 2021). Néanmoins depuis 1998 des épisodes sévères d’affaiblissement et de mortalité des ruches d’abeilles sont rapportés en Europe provoquant une baisse nationale de la production de miel entre 1995 et 2005 évaluée à 22% (Tardieu, 1998 ; Hopquin, 2002). Cet effondrement, caractérisé par une perte rapide des abeilles au sein d’une colonie aboutissant à sa destruction, porte le nom de syndrome d’effondrement des colonies et est d’origine multifactoriel. Récemment, il a été démontré la forte prévalence des infections de Varroa Destructor, Nosoma Sp et du virus des ailes déformés dans les colonies atteintes de ce syndrome en Belgique (Matthijs et al, 2020). Ici, nous passons en revue les développements récents dans la biologie, la pathologie et la gestion de ces infections que sont la varroase, la nosémose et le virus des ailes déformés tout en intégrant des connaissances plus anciennes qui sont moins bien connues.