La gestion médicale de l'hyperkaliémie chez le chien et le chat

Abstract

De légères augmentations de concentrations potassiques sériques peuvent avoir de lourdes conséquences, notamment cardiaques, par perturbation des potentiels électrophysiologiques membranaires. Le potassium est le principal cation intracellulaire mais sa concentration intravasculaire est beaucoup plus faible, cette différence est rendue possible grâce au fonctionnement de la pompe Na/K ATPase. Une hyperkaliémie peut survenir par augmentation du potassium total lors d’augmentation de l’apport ou par diminution de l’excrétion de ce cation. En effet, le rein est le principal organe permettant de réguler la kaliémie, une obstruction urétrale est par exemple une cause fréquente d’hyperkaliémie. Celle-ci peut également survenir lors de translocation accrue du compartiment intracellulaire au compartiment intravasculaire (lors de traumatismes musculaires importants par exemple), mais aussi avec l’utilisation de médicaments. Le diagnostic d’hyperkaliémie et de sa gravité implique un dosage de la kaliémie et un monitoring ECG. Si des anomalies sur le tracé sont visibles, il convient de rétablir le potentiel de membrane à l’aide de gluconate de calcium, qui protège le cœur des conséquences de l’hyperkaliémie mais ne corrige en rien cette dernière. Pour ceci, plusieurs traitements sont possibles, comme l’utilisation d’insuline couplée au glucose ainsi que les béta 2 agonistes. Il s’agit là du traitement d’urgence. L’utilisation de diurétiques tels que les diurétiques de l’anse ou les thiazidiques est également possible pour favoriser dans un second temps l’excrétion de potassium. Il est nécessaire, une fois la concentration sérique de potassium stabilisée dans des valeurs acceptables pour la vie de gérer la cause ayant entraîné l’hyperkaliémie pour que celle-ci ne réapparaisse pas dans les heures suivantes.