Quelle est l'influence de la charge de travail vécue et du soutien social perçu dans le burnout professionnel rencontré chez les sages-femmes hospitalières ?

Abstract

La profession de sage-femme est aujourd’hui représentée aux quatre coins du monde et est considérée comme une profession importante dans le domaine des soins de santé communautaires pour assurer la santé de la mère et du nouveau-né (1, 2). Néanmoins, de nombreuses études démontrent que le travail de sage-femme est émotionnellement exigeant, et le développement de capacités d'adaptation et de relations interpersonnelles sont nécessaires pour faire face à la nature parfois stressante de leur travail (2, 7, 8, 9). À ce contexte s’est ajouté le retour précoce à domicile après accouchement qui pourrait être à l’origine d’une augmentation inappropriée de la charge de travail des sages-femmes et ainsi d’une baisse de la qualité et de la sécurité des soins (13). Cet environnement de travail stressant a des conséquences sur le bien-être des sages-femmes ainsi que sur la qualité des soins qu’elles fournissent aux femmes et aux nouveau-nés. En effet, le burnout, également appelé épuisement professionnel, est un syndrome psychologique multidimensionnel avec une prévalence élevée dans la profession de sage-femme, en réponse au stress psychologique chronique (1). Ces dernières années, un nombre élevé d’études ont évalué les niveaux de stress professionnel chez les sages-femmes. Ainsi, plusieurs études ont indiqué la forte prévalence du burnout chez les sages-femmes (16, 22). Une série de facteurs organisationnels et professionnels compromettent le bien-être émotionnel des sages-femmes, ils peuvent être classées comme des indicateurs de risque modifiables et non modifiables. Plusieurs variables cruciales telles qu’une faible dotation en personnel et, par conséquent, une charge de travail vécue comme excessive sont sous le contrôle du leadership organisationnel. Un autre facteur de risque modifiable qui pourrait avoir un impact sur le bien-être émotionnel des sages-femmes est le soutien social perçu (SSP). Typiquement, lorsque le soutien social est satisfaisant, il permet à l’individu de faire face aux contraintes de manière efficace. Ainsi, un soutien social perçu élevé est associé à une plus grande satisfaction au travail et à un état émotionnel plus positif. Les études réalisées auprès des sages-femmes confirment une corrélation entre un faible soutien social perçu et un moindre bien-être émotionnel des sages-femmes. Sandall (2016) fait valoir que le burnout est plus probable en présence d'un manque de soutien par les pairs (21, 24). Ainsi, pour garantir un bien-être émotionnel et la durabilité de la main-d'œuvre, des facteurs de protection doivent être en place, tels qu’un soutien social (des collègues, du/des supérieurs et des fonctions supports) et la promotion de relations positives entre collègues (29). Par conséquent, il serait donc intéressant que les recherches et interventions futures se concentrent sur ces risques modifiables (17, 18, 19). Des stratégies de soutien face aux difficultés émotionnelles de la profession pourraient aussi être une priorité organisationnelle afin de réduire les problèmes de santé émotionnelle et physique liés au travail, de prévenir l'attrition et d'assurer des soins de haute qualité (1, 14). Au vu de l’augmentation de l’incidence du burnout chez les sages-femmes ainsi que l’importance de la profession, ce travail a toute son importance.

L’étude va donc tenter de répondre à la question de recherche suivante : « Quelle est l’influence de la charge de travail vécue et du soutien social perçu dans le burnout professionnel rencontré chez les sages-femmes hospitalières? » Cette étude sera une étude observationnelle, transversale, descriptive et analytique, quantitative. Ce design permettra à l’investigateur d’apporter de la richesse et de la pertinence aux données récoltées au sujet de leur environnement de travail et de leur bien-être émotionnel. Étant donné qu’il s’agit d’une étude qui ne sera réalisée qu’au Centre Hospitalier Régional de la Citadelle de Liège, les données ne seront pas généralisables.

La population étudiée comprendra l’ensemble des sages-femmes exclusivement hospitalières exerçant au CHR de la Citadelle de Liège ayant répondu aux questionnaires entre le 15 octobre et le 31 décembre 2020 ayant signé le formulaire de consentement éclairé ainsi que le formulaire de consentement relatif aux traitements des données à caractère personnel. Celles-ci répondront aux questionnaires par voie électronique.