L'apport des neurosciences cognitives et comportementales dans la compréhension et le traitement du TDAH : approche translationnelle

Abstract

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH ou ADHD en anglais) est défini comme un « trouble neurodéveloppemental, d’origine multifactorielle, impliquant l’interaction de facteurs de vulnérabilité génétique (avec une forte héritabilité) [...] et de facteurs environnementaux précoces et prénataux sur les structures cérébrales. » (Vantalon, 2014) Ce mémoire théorique vise à la compréhension du TDAH et à l’étude de ses possibilités thérapeutiques, grâce aux modèles animaux et aux essais cliniques. L’étude des liens de causalité du TDAH est un processus long et laborieux, et la génétique ne nous permet de comprendre qu’une partie de la survenue du trouble. Il est indispensable d’étudier les facteurs de risque associés au TDAH pour une compréhension complète du trouble, et de proposer un traitement adéquat, adapté à la trajectoire développementale individuelle des patients. Si la génétique nous permet de faire des hypothèses quant à l’étiologie du TDAH, elle nous garantit aussi des pistes de recherches neuropharmacologiques sérieuses. Les traitements pharmacologiques permettent de soulager d’importants symptômes du TDAH (inattention, hyperactivité, impulsivité), et les modèles animaux nous permettent un travail préclinique important, en parallèle des essais cliniques. Il est nécessaire cependant, de suggérer des thérapies cognitivo-comportementales en complément voire en substitution des traitements neuropharmacologiques. En conclusion, ce travail met en avant l’importance d’un diagnostic précis des troubles associés au TDAH, et d’un suivi individuel de l’évolution des symptômes avec l’âge. Il faut étayer le diagnostic en suivant la trajectoire développementale propre à chaque patient TDAH, afin d’adopter une stratégie thérapeutique au plus proche de ses difficultés.