Perturbations d'origine anthropiques et impact sur la faune sauvage et la santé humaine : le cas des vautours exposés aux résidus de diclofénac en Inde

Abstract

Objectif du travail : Ce travail a pour objectif de traiter l’impact de l’activité humaine sur son écosystème et d’entrevoir des potentielles conséquences négatives. Il vise donc, in fine, à ouvrir le débat sur les différentes causes de la diminution de la biodiversité et son influence sur la santé animale, humaine et environnementale. Cette thématique est illustrée à l’aide du cas de la disparition des populations de vautours en Inde, en raison de leur exposition à des résidus d’un médicament vétérinaire (le Diclofénac), qui s’accompagne de toute une série de conséquences négatives. Résumé : Depuis 1990, les populations de vautours indiens ont subi des diminutions drastiques : 99% de la population totale. La cause de ce déclin, le Diclofénac, un anti inflammatoire non stéroïdien utilisé en médecine vétérinaire et dont les résidus sont retrouvés dans les carcasses de bovins consommées par ces charognards. Les répercussions sanitaires attribuables à cette chute de population sont la recrudescence de certaines zoonoses telle que la rage ou l’anthrax. D’autres conséquences, notamment cultuelles, sont imputables à ce déclin comme l’illustre la perturbation des rites parisis. Ces cérémonies funéraires où les cadavres humains sont laissés à disposition des vautours semblent depuis lors compromises. Cette molécule caractérisée « comme contaminant important » présente également des risques pour l’ensemble du biote (faune, flore, micro-organismes) qui se doivent d’être étudiés davantage. Cet exemple évocateur nous invite au questionnement plus large des perturbations d’origine humaine et aux conséquences de ces bouleversements, telles que l’émergence (ou réémergence) de certaines maladies zoonotiques, comme le virus Nipah, apparu en Malaisie suite à des déforestations massives. Une autre illustration des conséquences des activités anthropiques est l’altération de la biodiversité et de la perte de services écosystémiques associés, comme par exemple la protection de la santé humaine, ou encore la lutte contre les parasites. La conclusion de ce travail est qu’il est pertinent et urgent d’entreprendre des études intégrant différents domaines de compétences (médecins, écologistes, vétérinaires...) et répondant au concept « One Health » afin de trouver des solutions globales à l’impact négatif des activités humaines sur l’environnement, la santé animale et humaine.