L'introduction de la larve de mouche soldat noire dans l'alimentation des porcs à l'engraissement : une alternative durable envisageable ?

Abstract

Selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), une crise alimentaire mondiale est attendue d’ici 2050. Face à l’augmentation de la population et la baisse de la production agricole, nous ne pourrons plus faire face à la demande accrue en protéines. Actuellement, la source de protéines principale est le tourteau de soja. Cette denrée soulève de nombreux débats écologiques, socio-économiques et représente 60 à 70% des coûts de l’exploitation. Une des solutions qui mérite d’être étudiée est l’introduction d’insectes dans l’alimentation. Nous avons pris comme modèle d’insecte la larve de mouche soldat noire, espèce décrite comme prometteuse par de nombreux scientifiques. Et nous avons étudié si elle est adaptée au régime alimentaire du porc à l’engraissement. L’insecte est riche en protéines, acides aminés, acides gras, vitamines et minéraux. Nous avons démontré que son profil en acides aminés correspond aux besoins des porcs. Le manque de données ne nous permet pas de conclure et d’affirmer que celle-ci a moins d’impact sur l’environnement que les autres sources de protéines animales. Nous pouvons tout de même affirmer que diminuer l’exploitation des terres et d’eau produira moins de gaz à effet de serre. Un point essentiel lors de l’introduction d’un nouvel aliment est qu’il doit être sûr pour la santé des consommateurs. Une garantie de qualité et de sécurité est devenue une priorité et les risques doivent être maitrisés. C’est pourquoi la législation actuelle ne permet pas de nourrir les animaux avec des protéines animales. Nous verrons également que pour la rendre compétitive, cette denrée devra être moins coûteuse. En conclusion, introduire l’insecte dans l’alimentation des porcs à l’engraissement semble être une alternative durable envisageable. Avant de l’autoriser, il sera nécessaire de standardiser cette pratique et d’établir des plans pour garantir la sécurité. Une meilleure connaissance des dangers lié à leur consommation est également une priorité.