Conséquences des siècles de braconnage sur les éléphants d'Afrique et leur descendance

Abstract

Depuis des siècles, les éléphants d’Afrique sont en proie à un braconnage impitoyable, ciblant les mâles et les femelles plus âgées. Ebranlant toutes les structures sociales, cette chasse entraîne de nombreuses répercussions directes et indirectes sur les individus braconnés, leur descendance, ainsi que la faune et la flore avec lesquelles ils interagissent.

Les éléphants sont des animaux sociables, vivant entre femelles génétiquement liées et menées par les matriarches, femelles plus âgées possédant l’expérience. L’absence de ces individus centraux entraîne la perte de la transmission d’indispensables connaissances. La prise de décisions vitales est non optimale, induisant des conséquences physiques, psychiques, sociales, démographiques, ou encore reproductrices. Leurs incidences sont perçues à long terme, faisant apparaître une population majoritairement composée des femelles inexpérimentées, sans défense, apportant un maternage médiocre.

En plus de la mise en péril de la pérennité de l’espèce, le braconnage déstabilise l’harmonie de nombreux écosystèmes. Dispersant un nombre important de graines et créant des micro-environnements, nombreuses sont les espèces végétales et animales dépendantes des interactions et des conséquences de leur passage.

La réduction des impacts sur les éléphants passe par la mise en place de mesures anti-braconnages variées. En plus de l’interdiction du commerce international de l’ivoire (CITES, 1989), la surveillance terrestre, la détermination de l’origine de l’ivoire et l’évaluation non invasive de l’état de santé des populations permettent une gestion de cette problématique à différents niveaux.

Malgré ce traumatisme important, certaines populations parviennent à se rétablir, laissant planer un espoir de préserver cette noble espèce.