Techniques de diagnostic des mammites chez la vache laitière : optimisation des traitements via les tests étiologiques rapides disponibles en ferme

Abstract

Les mammites en exploitation laitière sont une problématique qui existe depuis des dizaines d'années et sont toujours aujourd'hui les pathologies parmi les plus présentes et couteuses chez la vache laitière. La découverte des antibiotiques associée à la mise en place de plans de luttes contre les mammites et de mesures d'hygiènes ont radicalement changé le profil épidémiologique des mammites. En quelques années, cela a considérablement modifié la prévalence des germes dans les infections mammaires, passant d'un modèle principalement contagieux à un modèle principalement environnemental. Actuellement, les antibiotiques intramammaires et injectables forment toujours une partie essentielle des plans de prévention et de traitement dans l'arsenal du vétérinaire ainsi que de l'exploitant. Cependant, dans le contexte actuel d'antibiorésistance croissante des bactéries et la volonté générale de diminuer fortement notre consommation d'antibiotiques, l'utilisation de ces derniers en exploitation laitière doit être diminuée. La santé mammaire étant la partie la plus consommatrice de ces molécules, il est très important de trouver des solutions pour tenter de diminuer leur utilisation. Une des approches assez prometteuses dans ce sens serait de traiter plus sélectivement les infections mammaires en fonction des germes présents dans la mamelle infectée. Cela fait suite à des études cherchant à démontrer que les infections modérées par des germes Gram Négatifs ont de meilleurs taux de guérissons spontanées que les germes Gram Positifs et ne bénéficient donc pas forcément d'un traitement avec des antibiotiques. Ces recherches ont donc amené certaines entreprises pharmaceutiques à développer des tests rapides réalisables en ferme. Ils permettent de catégoriser un pathogène présent dans un 4 échantillon de lait (dans un délai d'environ 24h) dans une famille de diagnostic (Gram + ou – et absence de croissance) de façon fiable. Les avancées dans ces technologies permettent donc la mise en place d'un traitement sélectif de façon sûre et sans diminution d'efficacité à court et à long terme. L'application de ces protocoles basés sur des tests rapides permet de savoir quand traiter une mammite clinique ou ne pas la traiter pour maximiser l'efficacité du traitement. Le but étant de diminuer le recours aux antibiotiques quand ils ne sont pas nécessaires. Par rapport aux stratégies de luttes actuelles recourant à beaucoup d'antibiotiques, il est possible de faire diminuer presque de moitié la consommation d'antibiotiques dans les traitements contre les mammites.