Développement durable au bloc opératoire : bien-être, qualité et durabilité au sein du C.H.U. de Liège, année 2020-2021

Abstract

Résumé Introduction : Le système de santé mondial a vécu une crise majeure de l’utilisation des ressources [1]. La pression sur le système sanitaire pendant la pandémie a démontré la fragilité des chaînes d’approvisionnement en équipements médicaux et de protection individuelle et la nécessité d’un usage rationnel du matériel [2]. Aussi, la gestion des déchets sanitaires pendant la crise est déjà liée à l’augmentation de la pollution des océans et de la menace de la vie marine [3]. Le changement climatique est une priorité mondiale majeure en matière de santé publique [4]. La prestation de services de santé génère des émissions de gaz à effet de serre considérables [5]. Les blocs opératoires sont un sous-secteur des soins de santé à forte intensité de ressources, avec une demande énergétique élevée, un débit consommable et des volumes de déchets [6-7]. Les impacts environnementaux de ces activités jugés nécessaires à la prestation de soins de qualité n'ont encore pas été examinés en détail [8-9]. L’objectif est d’étudier, de manière prospective, la perception par le personnel soignant des déchets évitables au bloc opératoire O.R.L. du C.H.U. de Liège, c’est-à-dire le matériel disposable jeté sans avoir été utilisé. Ensuite le poids réel de ce matériel non utilisé a été quantifié ainsi que son empreinte carbone. Méthodes : 49 agents dans un hôpital académique de référence tertiaire ont été inclus prospectivement sur 2 mois. Les données démographiques, la perception subjective du disposable non utilisé et le bien-être au travail à l'aide du score B.AT validé ont été collectés à l'aveugle avant et après une campagne de collecte de matériel disposable jeté sans avoir été utilisé. La perception subjective a ensuite été comparée à la quantification réelle des déchets, corrélée au bien-être au travail et aux variables démographiques (âge, sexe, fonction, expérience). Résultats et conclusion : 60% des sujets ont sous-estimé la quantité totale de disposables jeté avant utilisation, contre 30 % qui l’ont correctement évalué et 10 % qui l’ont surestimé. Cette subjectivité n'était pas liée aux variables démographiques. Au cours de la collecte de 2 mois, 116.3 Kg de disposable ont été jetés sans avoir été utilisés dans le service ORL impacté sur la perception subjective des soignants. Le BAT a mis en évidence des symptômes de burnout auprès des soignants, mais il n'y avait pas d'association entre ces paramètres et l’évaluation subjective des déchets. Mots clés (3-5 mots) : Déchets – écologie – environnement - matériel disposable - bloc opératoire