Exploration des expériences vécues des patients diabétiques de type 1 dans leur transition de traitement, y compris leur participation au programme d'éducation thérapeutique relatif à la mise sous pompe à insuline

Abstract

Introduction : Les nouvelles technologies sont arrivées aux portes de la diabétologie. La Belgique a la possibilité d’offrir à certains patients diabétiques de type 1 une pompe à insuline couplée à une mesure de glycémie en continu comme traitement de référence. Les nouvelles technologies ont rendu le traitement plus complexe, car elles comprennent des dimensions pédagogiques et techniques spécifiques. Dans la littérature, les études qualitatives portant sur l’exploration des perceptions et expériences vécues en tant qu’utilisateurs de nouvelles technologies sont très peu documentées. Cette étude a pour objectif de comprendre l’expérience vécue du patient lors de la transition de traitement par la mise sous pompe ainsi que leur appréciation relative à la participation au programme d’éducation thérapeutique. Matériel et méthodes : Une étude qualitative de design phénoménologique a été choisie. Les données ont été collectées sous forme d’entretiens semi-structurés basés sur un guide d’entretien auprès de neuf patients atteints du diabète de type 1 et ayant suivi un programme d’ETP pour la mise en place d’une pompe à insuline. Les deux phénomènes étudiés sont respectivement : comment les patients diabétiques de type 1 ont-ils vécu leur transition de traitement ? Quelle est leur appréciation quant à leur participation au programme d’Éducation Thérapeutique relatif à la mise sous pompe ? Résultats : La transition de traitement a généré des attentes vis-à-vis du nouveau traitement. Il semble exister un décalage entre les attentes des patients et celles des soignants. De manière générale et d’un point de vue biomédical, un ressenti positif a pu être perçu. Cependant, les facteurs psychosociaux pouvant influencer l’appropriation de ce nouveau traitement demandent à être explorés davantage. Lors du programme, un environnement d’apprentissage favorable a été constaté. Toutefois, la dynamique de groupe peut créer des rythmes d’apprentissage différents. Enfin, un besoin de soutien social a été perçu ainsi que le souhait d’intégrer lors du programme un pair atteint du diabète de type 1. Conclusions : Le vécu lié aux phénomènes a permis de se rendre compte de l’importance du processus éducatif. Des objectifs d‘apprentissage co-décidés devraient être le résultat d’un diagnostic éducatif. Lorsque cette étape est négligée, il apparaît un décalage entre les attentes des soignants et celles des patients. Il serait intéressant de poursuivre cette recherche à deux ans de la transition de traitement afin d’évaluer le vécu de ces patients.