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Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie
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Mémoire
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La politique étrangère des États-Unis à l'égard de l'Amérique latine. La reprise des relations diplomatiques avec Cuba marque-t-elle un renouveau vis-à-vis du sous-continent ?

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Jacquemin, Pierre ULiège
Promoteur(s) : Wintgens, Sophie ULiège
Date de soutenance : 21-jui-2016/30-jui-2016 • URL permanente : http://hdl.handle.net/2268.2/1286
Détails
Titre : La politique étrangère des États-Unis à l'égard de l'Amérique latine. La reprise des relations diplomatiques avec Cuba marque-t-elle un renouveau vis-à-vis du sous-continent ?
Auteur : Jacquemin, Pierre ULiège
Date de soutenance  : 21-jui-2016/30-jui-2016
Promoteur(s) : Wintgens, Sophie ULiège
Membre(s) du jury : Santander, Sébastian ULiège
Jamin, Jérôme ULiège
Langue : Français
Nombre de pages : 104
Mots-clés : [fr] Politique étrangère des Etats-Unis
[fr] régionalisme
[fr] amérique latine
[fr] Cuba
[fr] relations internationales
[fr] continent américain
[fr] relations Etats-Unis-Amérique latine
[fr] Raul Castro
[fr] Barack Obama
[fr] leadership américain
[fr] multipolarisme
[fr] latino-américain
Discipline(s) : Droit, criminologie & sciences politiques > Sciences politiques, administration publique & relations internationales
Institution(s) : Université de Liège, Liège, Belgique
Diplôme : Master en sciences politiques, orientation générale, à finalité spécialisée en relations internationales
Faculté : Mémoires de la Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie

Résumé

[fr] Le 17 décembre 2014, le Président américain Barack Obama déclarait : « Todos somos americanos ! », phrase marquant un rapprochement historique avec Cuba. La presse internationale n’a pas manqué de qualifier ce jour d’historique, mettant de côté les rancunes américaines envers le régime communiste cubain de la période de guerre froide et les nombreuses crises stratégiques par pays interposés dont Cuba a fait les frais.

Ainsi, des membres de la Chambre des Représentants ainsi que des sénateurs américains ont mis le pied sur le sol cubain pour la première fois depuis des décennies. Il s’agit d’un rapprochement historique marqué par une nouvelle politique étrangère des Etats-Unis.

Cependant, ce rapprochement est encore loin d’être acquis et si les Etats-Unis veulent réchauffer les relations avec Cuba, ils devront faire des concessions. En effet, le Président cubain Raul Castro s’est montré assez virulent suite à cette déclaration d’Obama. Il affirme que les Etats-Unis devront se plier à plusieurs mesures s’ils souhaitent réellement tendre vers des relations diplomatiques pacifiques et non basées sur des différends inconciliables. Les Etats-Unis ont commencé par retirer Cuba de la liste des pays terroristes, montrant ainsi qu’ils ne considèrent plus le pays comme un « rogue state ». Raul Castro veut bien plus de concessions pour renouer les liens. Ce dernier souhaite la levée de l’embargo américain datant de 1962, la rétrocession du territoire de Guantanamo utilisé « illégalement » par les Etats-Unis ou encore « une juste compensation pour les dégâts humains et économiques subis par le peuple cubain ». Sans ces conditions, les objectifs américains auront bien du mal à être réalisés et les tensions risquent de se perpétrer, même si elles sont considérablement moindres qu’auparavant. L’ex chef d’Etat cubain, Fidel Castro, n’ayant plus fait d’apparition médiatique depuis quelques années, s’est empressé de réagir en disant ne pas avoir confiance à la politique des Etats-Unis mais qu’il était favorable à une pacification des relations. En somme, les cubains restent fermes mais pas tout à fait contre un tel rapprochement. Il y a donc des fenêtres d’opportunités qu’Obama pourrait saisir mais il doit le faire rapidement, son mandat se terminant en 2016…


De plus, les relations entre ces deux pays doivent faire face à de nombreux obstacles qui ont été construits tout au long des 53 années de conflits. L’embargo américain est également très mal perçu à Cuba et pose de nombreux problèmes. La loi Helms-Burton, ayant imposé de nombreuses conditions au régime cubain est le principal point de tension entre les deux pays et continue d’animer la rancœur du régime cubain envers les américains.
Ce soudain rapprochement permet de se poser de nombreuses questions : est-ce que ce rapprochement a été possible par le fait personnel d’Obama ou est-ce que ce changement de position provient directement d’une stratégie plus profonde en Amérique latine ? La reprise des négociations marque-t-elle un changement dans la politique étrangère des Etats-Unis à l'égard de l'Amérique latine ?

Une partie du travail pourra ainsi être consacrée aux relations d’influence et aux diverses stratégies des acteurs pour s’attirer le soutien de Cuba et ainsi déceler de potentielles réactions par rapport à ces possibilités d’accords. En effet, Obama a également déclaré : « Nous commençons un nouveau chapitre entre les Nations des Amériques. Nous sommes séparés par quelques kilomètres, mais une barrière psychologique nous éloignait. Etant donné que nous avons des relations avec la Chine, un pays communiste, et avec le Vietnam, j'ai souhaité revoir nos relations avec Cuba ».

Il est également intéressant de déceler les acteurs clés qui ont permis de faire évoluer cette stratégie. Plusieurs acteurs sont identifiables et certains peuvent être inattendus. En effet, il est légitime de mentionner le rôle joué par le pape François 1er dans cette nouvelle entente. Ce dernier a joué un rôle d’intermédiaire entre les deux pays. Ce travail analyse également les organisations régionales contradictoires avec les intérêts américains. Par exemple, la Communauté d’Etats Latino-Américains et Caraïbes (CELAC), créée en contrepartie par rapport à l’Organisation des Etats Américains (OEA) ne comprend pas en son sein les Etats-Unis et le Canada et cherche à promouvoir l’intégration et le développement des pays latino-américains.
En somme, toute une série d’éléments peuvent être analysés dans une perspective stratégique qui n’est pas tout à fait nouvelle dans le chef des Etats-Unis. Le pays conserve une longue tradition d’intervention et de jeux d’influence pour conserver un statut qui lui est cher, mais qui lui est également couteux. Obama perpétue cette tradition de puissance américaine mais il doit faire face à de nombreux obstacles avec l’émergence du multipolarisme. Dans une telle perspective internationale, se rapprocher de ses anciens ennemis est préférable que de laisser planer le statut quo et risquer d’autres coalitions ou politiques déstabilisant Washington.


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Auteur

  • Jacquemin, Pierre ULiège Université de Liège > Master sc. pol., or. gén., à fin. spéc. int. (ex 2e ma.)

Promoteur(s)

Membre(s) du jury

  • Santander, Sébastian ULiège Université de Liège - ULg > Département de science politique > Relations internationales
    ORBi Voir ses publications sur ORBi
  • Jamin, Jérôme ULiège Université de Liège - ULg > Département de science politique > Politiques publiques et relations internationales
    ORBi Voir ses publications sur ORBi
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