Intercomparaison de trois modèles de complexité croissante pour l'estimation du rendement de parcelles de pommes de terre de variété Fontane

Abstract

Ce travail consiste en la comparaison de trois modèles de complexité croissante: Aquacrop, développé par la FAO, Wofost, développé par l’université de Wageningen et STICS, développé par l’INRA. Cette comparaison s’est faite sur la capacité à estimer les rendements en matière sèche de champs cultivés en pomme de terre de variété Fontane en Wallonie. L’objectif était de déterminer les forces et faiblesses des différents modèles, ainsi que leur précision et leur exactitude, en vue d’une utilisation ultérieure dans un outil à destination des agriculteurs cultivateurs de pomme de terre de variété Fontane. Le potentiel des modèles combinés a également été envisagé. Pour cette comparaison, des données météorologique de l’IRM, des données de sol venant de la base de données Aardewerk et du projet BCGMS ont été utilisées. Les données de références pour les rendements en matière sèche ainsi que pour la phénologie ont été fournies par les centres pilotes de la Fiwap et du CARAH, et couvraient 6 années de culture. Les paramètres variétaux ont été obtenus dans des travaux de calibration pour la Fontane ou, lorsque de tels travaux n’étaient pas disponibles, sur base de calibration pour d’autres variétés similaires. Une recalibration a également été réalisée. Les résultats pour Aquacrop donnent une erreur normalisée moyenne de 21\% en calibration comme en validation, contre une erreur de 15\% à 23\% pour Wofost, respectivement pour la calibration et la validation. Les estimations par Aquacrop tendent par ailleurs à présenter davantage de biais que celles de Wofost. Le modèle STICS, quant à lui, donne des résultats aberrants qui semblent témoigner d’un problème dans la paramétrisation de certains des fichiers, vraisemblablement liés au sol. Enfin, l’association des modèles Aquacrop et Wofost permet de réduire sensiblement l’erreur normalisée moyenne, en la faisant descendre à 16\%. Il semble donc que l’association des modèles permette d’atteindre une efficacité supérieure à celle des modèles séparés, et il serait intéressant de pouvoir intégrer un troisième modèle à la combinaison, par exemple STICS.