Satisfaction conjugale : influence du sexisme ambivalent et de la perception du conflit chez les femmes hétérosexuelles

Abstract

L’objectif principal de ce mémoire est de déterminer l’influence du sexisme ambivalent (SA) sur les perceptions du conflit conjugal (CC) ainsi que sur la satisfaction conjugale (SC). Le SA est défini par Dardenne et al. (2006) comme la juxtaposition de bienveillance (une attitude subjectivement positive envers les femmes mais objectivement délétère car maintenant celles-ci dans un rôle et un statut inférieur) et d’hostilité (attitude explicitement négative envers les femmes qui sont considérées comme des manipulatrices aux idées féministes et agressives, usant de leur séduction pour mieux contrôler les hommes) envers les femmes. D’une part, le sexisme hostile est lié à plus d’agressivité lors d’un CC, ce qui diminue les chances d’une résolution positive (Overall et al., 2011). La bienveillance, par contre, semble liée à plus de résolutions positives, notamment via plus de comportements chaleureux (Overall et al., 2011). D’autre part, le sexisme bienveillant semble également lié à une plus grande SC (Hammond & Overall, 2013). Tout semble donc indiquer que le sexisme bienveillant mène à une plus grande SC via un mode de gestion plus positif du CC. Cependant, Casad et al. (2015) montrent que, pour les femmes, le sexisme bienveillant génère des attentes (p. ex. l’homme doit protéger) qui sont souvent rarement rencontrées et que cela diminue non seulement la SC mais augmente aussi la probabilité de mettre un terme à la relation (Hammond & Overall, 2014). Hammond et Overall (2013) ont également montré que, pour les femmes, l’insatisfaction suite à la résolution d’un CC joue un rôle dans cet effet. Nous avons formulé diverses hypothèses dans ce mémoire. Au sujet du sexisme bienveillant, nous postulons que le sexisme bienveillant des femmes détermine l’adoption de stratégies de résolution de conflits constructives ainsi qu’une moindre utilisation de stratégies destructives par la participante et son partenaire ce qui mènerait à un plus haut niveau de satisfaction conjugale perçu. De plus, nous postulons que le sexisme bienveillant des femmes les mènerait à plus s’engager dans leur relation, ce qui accroîtrait leur sentiment de satisfaction conjugale. Concernant le sexisme hostile, nous formulons que le sexisme hostile des femmes détermine l’adoption de stratégies de résolution de conflits destructives et diminue l’utilisation de stratégies constructives de la participante et de son partenaire ce qui mènerait à un moindre niveau de satisfaction conjugale. Enfin, la dernière hypothèse est que les femmes adhérant à des idéologies sexistes hostiles sont amenées à moins se sentir engagées dans leur relation, ce qui diminuerait leur sentiment de satisfaction conjugale.