Influence spatiale et services écosystémiques des espaces verts urbains publics de Kinshasa (RDC)

Abstract

Les espaces verts sont des éléments incontournables dans la zone urbaine. Ils sont souvent le symbole d’un quartier ou d’une commune qui joue un rôle très important dans la santé humaine et sur l’environnement. Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), est une mégapole avec près de 14 millions d’habitants et une croissance démographique considérable. Le taux d’urbanisation annuel s’élève à 4,1 %, ce qui crée la régression du couvert végétal. En effet, une multitude des dégâts sont à déplorer sur la structure spatiale de différents types d’espaces verts associés à une réduction des services écosystémiques qu’ils rendent. La présente étude avait pour objectif d’analyser la structure spatiale des espaces verts publics de la ville de Kinshasa, les services écosystémiques potentiels qu’ils rendent et le niveau de satisfaction de la population kinoise précisément dans la commune de Gombe, Lingwala, Barumbu et Kinshasa. Le système d’information géographique (SIG) avait permis d’identifier les espaces verts publics, les catégoriser selon des critères définis puis de les cartographier. Enfin, une enquête a été réalisée auprès de 146 acteurs locaux, principalement des enseignants, étudiants, chercheurs, sportifs et autorités municipales qui s’y connaissent sur les espaces verts et leurs services écosystémiques afin de recueillir leurs appréciations sur l’état des lieux des espaces verts dans la ville de Kinshasa. À l’issue de cette étude, vingt-neuf (29) espaces verts publics ont été identifiés et repartis en six (6) types à savoir : friche, terrain de foot, places vertes, espace vert de cour collective, accompagnement des voies et le cimetière. Par ailleurs, 70 % des personnes enquêtées estiment que la superficie d’espaces verts dans la zone étudiée est insuffisante. De plus, le ratio d’espace vert par habitant est généralement faible. Le taux le plus élevé est de 7,12 m²/habitant, enregistré dans la commune de la Gombe avec un taux de recouvrement de 45,9%. Cependant, ce ratio reste toujours très faible par rapport aux nomes de l’OMS. Cette étude a permis d’évaluer les services écosystémiques potentiellement rendus de ces types d’espaces verts. Parmi ces services, sont notamment cités la régulation du microclimat, la prévention des érosions, la récréation et la valeur esthétiques et autres services qui se rapportent principalement aux besoins socio-culturels des populations. Ainsi, notre étude a le mérite de poser les bases sur cette question relative aux espaces verts, mais également leurs services écosystémiques dans notre zone d’étude et globalement dans la ville de Kinshasa. Il est assorti des recommandations envers la population afin de préserver les espaces verts disponibles, étant donné qu’il est difficile d’en créer des nouveaux dans le contexte de croissance démographique exponentielle telle que décrite dans les paragraphes précédents.