Implication des connaissances usagers et conception de l'ambiance d'un habitat pour personnes âgées

Abstract

Concevoir un habitat pour personnes âgées, révéler l’ambiance qui caractérise le bâtiment et qui propose des émotions, est un véritable défi pour l’architecte. Ce travail de fin d’études a pour objectif de savoir si la réalisation de l’espace architectural implique les seules connaissances de l’architecte ou bien si elle implique aussi des connaissances usagers. Deux sujets de recherches nous ont guidé dans notre démarche globale. Le premier sujet tente de savoir si les connaissances usagers sont sollicitées par les architectes dans le cadre institutionnel pour des personnes âgées en besoin de soins de plus ou moins longue durée. Nous définissons les principaux usagers impliqués et exposons le procédé de transmission des informations usagers dans le projet architectural. Puis dans l’intention de mieux identifier les usagers et de mieux comprendre leurs comportements, nous développons la démarche centrée usagers portant sur l’utilisation d’outils qui pourraient aider à la conception et à la réalisation. Le second sujet repose sur les enjeux associés à la conception de l’ambiance en institution. Nous définissons l’ambiance dans sa singularité, abordons les éléments qui la constituent et nous nous centrons sur la conception de l’ambiance, spécifique, à mettre en œuvre dans une institution. Nous évoquons l’existence impérative de deux ambiances qui s’opposent : l’environnement sécurisant qui inclut la zone médicale et la déambulation, et l’habitat évocateur du « chez soi ». Enfin, nous mettons en évidence un nouveau concept d’habitat porteur d’ambiance positive. Ces deux thématiques ont été étudiées au moyen d’une méthodologie qui consiste à effectuer des entretiens semi-directifs auprès d’architectes concepteurs d’un projet. Quatorze architectes ont accepté l’interview, et se sont exprimés sur leur projet de construction/restructuration/extension d’habitat institutionnel, ont précisé leurs sources pour récolter les données usagers, et ont fait part de leur production d’ambiance. Leurs déclarations ont permis d’obtenir un certain nombre de résultats en lien avec la première recherche sur les connaissances usagers, et sur le mode de transmission des informations qu’ils détiennent afin de les porter à la connaissance de l’architecte, et enfin sur l’utilisation d’outils. Leurs propos ont également révélé l’existence d’une double ambiance en réponse à la seconde recherche. Certains architectes ont argumenté sur le fait qu’ils se sont attachés à concevoir une ambiance plus hôtelière qu’hospitalière, et d’autres plus évocatrice de « chez soi » qu’hospitalière. Ce qui signifie que l’ambivalence existe bien entre les deux ambiances, et qu’une conception d’ambiance unique et plus harmonieuse serait plus en adéquation avec le « chez soi ».