Adaptations des habitations face aux risques d'inondations. Cas d'études en Région wallonne et en Angleterre

Abstract

La fréquence et l’ampleur des inondations ne cessent d’augmenter dans le monde et particulièrement en Europe. Les changements climatiques et l’évolution de l’occupation des sols avec l’urbanisation croissante ne font qu’accroître ce phénomène. Ces événements ont des conséquences de plus en plus graves, à la fois en termes de dommages, de conséquences psychologiques voire de pertes humaines à l’instar des dramatiques inondations de juillet 2021. Afin de limiter les conséquences des inondations, de nouveaux aménagements et adaptations sont à prévoir, à la fois à l’échelle urbaine et à l’échelle de la propriété individuelle. Ce mémoire porte sur l’adaptation des habitations face aux risques d’inondations en Belgique et en Angleterre. Ce travail dresse un constat de l’état de connaissance du risque et des outils pour faire face aux inondations tant du point de vue des habitants que celui des professionnels. Il est basé sur la comparaison et l’analyse d’un questionnaire diffusé aux habitants (576 réponses) et de 20 entretiens réalisés avec des professionnels. Cette étude synthétise les mesures qui pourraient être mises en place et permet de comprendre les freins existants à la prise de décision pour mieux conseiller les habitants dans leur processus d’adaptation. Les résultats soulignent que les habitants ont un manque global de conscience du risque, de connaissance et de compréhension des outils, comme les cartes d’aléas inondations ou le Guide inondation. Ces derniers ne perçoivent pas l’intérêt des mesures d’adaptation et les trouvent inutiles et contraignantes. L’enjeu est donc de sensibiliser et de mettre en œuvre une nouvelle communication vers les usagers pour que la notion de gestion du risque soit pleinement intégrée à leur quotidien. Il est aussi important de créer de nouveaux incitants, qu’ils soient financiers ou réglementaires, pour encourager les habitants à adapter leur logement. Si les professionnels du secteur ont une conscience du risque, il n’existe actuellement aucune obligation légale qui pousse les concepteurs à développer le volet inondation de leur projet. La nouvelle circulaire inondation et une refonte du plan de secteur pourraient permettre d’intégrer le risque comme une thématique à part entière des projets. Suite à cela, nous pouvons nous demander si les outils et les formations existantes permettent aux concepteurs d’intégrer cette nouvelle contrainte. Si ce n’est pas le cas, quels sont les dispositifs qui pourraient les aider à pleinement inclure le risque dans leurs projets ?