Intérêt de la réalité virtuelle pour l'évaluation de la mémoire épisodique : Réflexion autour de la validité écologique

Abstract

Les études sur l’utilisation de la réalité virtuelle (RV) pour augmenter la validité écologique des tâches de mémoire épisodique sont de plus en plus fréquentes dans la littérature scientifique. Cet outil permettrait de mesurer les deux versants de la validité écologique, à savoir la vérisimilitude et la véridicalité. L’objectif de ce mémoire est donc de rendre compte de l’intérêt d’utiliser une évaluation de la mémoire épisodique basée sur la RV pour prendre en considération ces deux concepts et ainsi de tenir compte du fonctionnement des patients dans la vie quotidienne. En effet, nous allons tenter de dépasser dans ce travail, une limite des tests classiques de mémoire que les neuropsychologues utilisent couramment. D’une part, nous avons fait l’hypothèse d’une meilleure vérisimilitude de la tâche de mémoire se basant sur le RV par rapport à une tâche de mémoire traditionnelle. Nous avons mesuré le sentiment de présence et d’immersion, l’absence de cybermalaises ainsi que, secondairement, la validité théorique et les fonctions exécutives. D’autre part, nous faisions l’hypothèse d’une meilleure véridicalité. Pour réaliser cette étude, 13 sujets cliniques appariés à 13 sujets contrôles ont été recrutés. Une tâche mnésique en RV avec un ordinateur et un joystick, une auto-évaluation des plaintes et des tests neuropsychologiques ont été administrés durant deux séances. Les résultats provenant de cette recherche ont montré une bonne validité convergente et discriminante de la tâche mnésique en RV. Cependant, un manque de vérisimilitude et un manque de véridicalité ont pu être mis en évidence, ne permettant pas de répondre à notre hypothèse d’une meilleure validité écologique en RV. Hypothétiquement, ces résultats pourraient provenir d’un manque de sentiment de présence et d’immersion, de difficultés exécutives et/ou de familiarisation, d’une absence d’une meilleure validité théorique pour la tâche en RV, du choix de certaines évaluations et, finalement, d’un manque de sujets au sein de cette étude. En conclusion, nous voyons un intérêt certains de l’utilisation d’une évaluation plus écologique de la mémoire épisodique grâce à la RV. Néanmoins, de nombreux paramètres devraient être pris en compte. Une réplication de cette étude, avec davantage de participants, serait donc nécessaire pour tenter de répondre à l’hypothèse de la validité écologique.