Stimuli personnalisés évalués par la Nociception Coma Scale - Revised : caractérisation de la réponse à la douleur chez les patients non communicants avec un trouble de la conscience

Abstract

Reconnaître les signes de douleur de patients avec un trouble de la conscience (TDC), survivant à un dommage cérébral sévère, est un défi de taille en raison de l’incapacité de ces patients à communiquer leurs besoins et leur ressenti (Chatelle et al., 2014). Jusqu’à présent, la Nociception Coma Scale – Revised (NCS-R) (Chatelle et al., 2012) est le seul instrument qu’il est conseillé d’utiliser (Kondziella et al., 2020). Son évaluation consiste à observer les réponses motrices, verbales et faciales du patient après une stimulation nocive standard (SS). Récemment, Formisano et collaborateurs (2020) ont voulu perfectionner l’évaluation sur cette échelle. Ils proposent d’utiliser un stimulus personnalisé (SP), qui est une manipulation propre au patient, considérée comme potentiellement douloureuse. L’objectif de ce travail est de répliquer les résultats prometteurs de Formisano et ses collègues (2020), qui ont montré une efficacité supérieure du SP à détecter la douleur par rapport au SS chez plusieurs patients. Un deuxième objectif est de mettre en évidence la relation que ces auteurs ont également démontrée entre la NCS-R SP et l’échelle de référence d’évaluation de la conscience, la Coma Recovery Scale – Revised (CRS-R) (Giacino et al., 2004 ; Formisano et al., 2020). Les résultats ne permettent pas de confirmer statistiquement les conclusions de l’étude préliminaire. Ceux-ci doivent néanmoins être interprétés précautionneusement au vu du peu de patients inclus dans l’étude et des limites méthodologiques qui les accompagnent. Par ailleurs, le SP a apporté des pistes de réflexion supplémentaires autour de l’évaluation de la nociception et de la douleur chez les patients TDC. Une réplication à plus large échelle permettra de confirmer ou réfuter ces conclusions avancées. La nécessité de perfectionner ces outils pour une gestion quotidienne de la douleur doit continuer de primer afin d’optimiser une pratique soucieuse du bien-être de cette population, qui reste encore si difficile à comprendre.