Le vécu de la première grossesse chez des femmes ayant souffert d'anorexie mentale à l'adolescence
Callac, Laurie
Promoteur(s) :
Naziri, Despina
Date de soutenance : 30-aoû-2021/7-sep-2021 • URL permanente : http://hdl.handle.net/2268.2/13447
Détails
| Titre : | Le vécu de la première grossesse chez des femmes ayant souffert d'anorexie mentale à l'adolescence |
| Auteur : | Callac, Laurie
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| Date de soutenance : | 30-aoû-2021/7-sep-2021 |
| Promoteur(s) : | Naziri, Despina
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| Membre(s) du jury : | Stassart, Martine
Quarta, Barbara |
| Langue : | Français |
| Nombre de pages : | 108 |
| Mots-clés : | [fr] grossesse [fr] anorexie [fr] femme [fr] tca [fr] trouble du comportement alimentaire [fr] adolescence |
| Discipline(s) : | Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique |
| Public cible : | Chercheurs Professionnels du domaine Etudiants |
| Institution(s) : | Université de Liège, Liège, Belgique |
| Diplôme : | Master en sciences psychologiques, à finalité spécialisée en psychologie clinique |
| Faculté : | Mémoires de la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education |
Résumé
[fr] L’objectif de ce mémoire de recherche était d’investiguer le vécu de la première grossesse chez des femmes ayant souffert d’anorexie mentale à l’adolescence. Cette étude a été réalisée selon une approche psycho-dynamique, incluant la participation de six femmes venant de différents milieux. Cependant, ces femmes répondaient toutes à des critères spécifiques, comme le fait d’être âgées de 30 à 40 ans, d’avoir été hospitalisées pour anorexie mentale à l’adolescence (entre leurs 12 et 18 ans), et de ne plus souffrir de ce trouble au moment de tomber enceinte pour la première fois.
Dans ce contexte, il s’agissait d’investiguer le désir d’enfant chez ces femmes, par rapport à un « désir de grossesse pour la grossesse » plus inconscient (Bydlowski, 1997), et en lien avec les bénéfices secondaires potentiels de la grossesse sur les plans corporel, identitaire et relationnel. Dans cette veine, nous avons observé l’évolution de la relation mère-fille avant, pendant et après la grossesse, et tenté de mettre en évidence si la grossesse traduisait chez ces femmes un désir sous jacent de rapprochement de l’objet maternel, ou au contraire une tentative de distanciation. Egalement, nous avons été attentifs à une potentielle rechute dans l’anorexie mentale après la grossesse, hypothèse souvent avancée dans la littérature scientifique (Nicolas et al, 2019). Pour finir, nous avions pour ambition d’explorer l’investissement de l’enfant – de la grossesse à aujourd’hui – et de voir dans quelle mesure le trouble anorexique de la mère (ancien ou nouveau) pouvait avoir un impact sur la qualité de cet investissement. Notamment, nous avons porté notre attention sur la relation qu’entretenait l’enfant avec la nourriture (quand l’âge de ce dernier le permettait), ainsi que l’importance donnée par la mère à l’alimentation de son enfant, son apparence physique et l’aspect de son corps.
Pour ce faire, le recrutement des participantes s’est effectué via les réseaux sociaux, grâce à la diffusion d’une annonce reprenant les objectifs de notre recherche, et les critères de sélection. Concernant la méthodologie de recherche, les entretiens se sont tous déroulés en visioconférence, sur la plateforme Lifesize. Tout d’abord, la première partie de la rencontre était dédiée à la passation du TAT (Thematic Aperception Test). Ensuite, nous poursuivions sur la question du récit de vie et l’entretien semi-directif, permettant à la fois d’amener des éléments de réponses à nos axes de recherche, et d’encourager les associations libres des participantes.
Les résultats obtenus mettent effectivement en évidence un désir de grossesse sous jacent chez l’ensemble des participantes, avec une absence de projections maternelles pendant la grossesse, une perte de repères à la naissance de leur enfant, et une angoisse perpétuelle de sa mort – que nous comprenons comme une formation réactionnelle. De plus, les principaux bénéfices secondaires de la grossesse retrouvés sont un bien être corporel et un étayage de l’objet. Malgré tout, il nous a paru difficile d’affirmer que ce désir de grossesse inconscient était prévalent sur un réel désir d’enfant chez ces femmes. En ce qui concerne l’évolution de la relation mère-fille, la grossesse apparaissait aussi bien comme une tentative de rapprochement de l’objet maternel, que comme une tentative de distanciation. D’ailleurs, nous avons constaté que le bénéfice relationnel de la grossesse n’impliquait pas toujours la mère, et pouvait également concerner la relation au père ou les relations familiales de manière plus générale. Ensuite, sur nos six participantes, deux seulement ont affirmé avoir rechuté dans l’anorexie mentale après leur première grossesse. Néanmoins, nous pouvons nuancer les résultats obtenus dans la mesure où les quatre autres participantes témoignent de symptômes anorexiques persistants, comme des préoccupations corporelles concernant le poids et l’aspect du corps. Par ailleurs, nous avons observé que le bébé (puis l’enfant) était investi sur un mode narcissique par l’ensemble des participantes, la majorité d’entre elles se représentant alors leur fille comme un double narcissique inquiétant - à leur image - et risquant de vivre une adolescence comme la leur. Pour certaines, le bébé sera perçu comme une extension de soi, voire un Idéal du Moi. D’autres verront en leur bébé l’opportunité d’un processus de réparation de leurs propres angoisses et failles narcissiques. De plus, quatre participantes sur six présenteront des préoccupations autour de l’alimentation de leur enfant, qu’elles aient elles-mêmes rechuté dans l’anorexie mentale ou non. Cependant, pour trois d’entre elles, ces préoccupations ne seront pas clairement exprimées dans le discours, voire déniées.
Finalement, nos analyses nous auront permis d’avoir accès aux vécus subjectifs de la première grossesse de ces six femmes ayant souffert d’anorexie mentale à l’adolescence. Bien que des éléments communs et des redondances aient été relevés parmi ces six récits de vie, chaque participante revête une singularité qui lui est propre. Pour cette raison, et au vu de la taille restreinte de l’échantillon, les éléments de réponses apportés à nos axes de recherche ne constituent en aucun cas des conclusions générales. C’est pourquoi, cette étude présente des limites et mériterait d’être reproduite avec un plus grand échantillon de recherche, selon une méthode mixte mêlant à la fois qualitatif et quantitatif. Ainsi, des études supplémentaires permettraient d’affirmer les résultats retrouvés dans le cadre de ce mémoire de recherche.
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