Mesure des biais attentionnels en lien avec la consommation d'alcool à l'aide d'un système de suivi oculaire lors d'une immersion en réalité virtuelle

Abstract

La consommation excessive d’alcool engendre d’importants coûts que ce soit pour le consommateur ou pour la société. Différents auteurs se sont alors consacrés à l’étude de la problématique et postule que la présence d’indices en lien avec la consommation d’une substance dans l’environnement du sujet suscite une attente quant à sa disponibilité. Ceci va induire, d’une part, une modification de l’allocation des ressources attentionnelles envers des stimuli liés à la consommation et d’autre part, une élévation du craving, qui traduit l’appétence pour la substance. Un biais attentionnel en lien avec du craving a alors été largement admis lors de diverses études grâce à différentes tâches comme l’Addiction Stroop Task , la Visual Probe Task, la Go-no/go et la Stop-signal. Néanmoins, ces tâches présentent de nombreuses limites et il semble difficile d’affirmer que les comportements induits par celles-ci soient ceux rencontrés dans le milieu naturel du sujet. Nous avons alors souhaité explorer certaines pistes prometteuses dans la compréhension de la problématique. Notre objectif était de déterminer s’il est possible de mesurer les biais attentionnels grâce au système d’eye-tracking implémenté dans un casque de réalité virtuelle. Pour ce faire, nous avons recrutés cinquante participants via un questionnaire en ligne. Ensuite, s’ils répondaient aux critères de recherche, ils étaient contactés pour être testés dans les locaux de l’Université de Liège. En laboratoire, nos participants ont eu à effectuer différentes tâches telles que l’Addiction Stroop Task, la Visual probe signal, la Go-no/go et la Stop-signal et une immersion en réalité virtuelle. Nous avons également mesuré leur niveau de craving (OCDS et VAS), d’éveil, et leur sentiment de présence. Notre étude étant menée dans un cadre plus large, il est important de préciser que nous nous intéressons seulement à la fenêtre d’analyse de la réalité virtuelle et non pas aux tâches classiques qui, elles, seront analysées dans une autre partie. Nous avons suggéré qu’il était possible d’induire du craving à la suite d’une immersion en réalité virtuelle. Toutefois, il n’a pas été possible d’identifier des biais attentionnels en lien avec le craving à l’issue de notre étude. Il semblerait qu’en plus d’avoir un échantillon composé principalement de petits consommateurs, notre étude comporte certaines limites.