L'impact des troubles de la motricité, tel que l'IMC et le TDC, sur les compétences du nombre chez les enfants de 3 à 12 ans : une synthèse méthodique de la littérature

Abstract

Plusieurs apprentissages dépendent de l’activité motrice et il paraît que les compétences mathématiques en font partie. En effet, les premiers traitements du nombre, tels que l’énonciation de la chaîne numérique verbale ou le dénombrement, sollicitent certaines capacités verbales et motrices. Ainsi, le but de ce mémoire est d'investiguer davantage l'impact des troubles de motricité sur les compétences mathématiques, au sein de la littérature scientifique existante. Dès lors, le présent mémoire consiste en une revue systématique, ayant pour but de répondre à une question de recherche bien précise, qui a été établie selon le principe PICO. Après une recherche exhaustive sur deux bases de données, un total de 14 références a été retenu pour l’interprétation et l’analyse finale. La totalité des 14 articles sélectionnés, étudiant les enfants IMC et les enfants TDC, indique un retard dans l’acquisition des compétences du nombre chez cette population et ce dès le début de l’apprentissage. Plus particulièrement, les enfants IMC et TDC se trompent plus souvent lors du dénombrement que les enfants sains, leur pointage est moins précis et plus lent et ils font plus d’erreurs lors des additions et des soustractions. Les tâches telles que l'énonciation de la chaîne numérique verbale ou encore la comparaison de quantités, s'avèrent également compliquées pour cette population. Enfin, certaines études montrent également un retard dans l’acquisition des stratégies de dénombrement. Dès lors, au regard des résultats de cette synthèse, nous pouvons conclure que les troubles moteurs entravent le développement des habiletés mathématiques. Pour aller plus loin, l’interprétation de ces résultats a permis de relever plusieurs facteurs explicatifs. Une mémoire de travail surchargée semble être le facteur le plus impliqué. De manière générale, les faibles capacités motrices et les déficits visuospatiaux compliquent l’exécution des tâches demandées et semblent augmenter la charge cognitive. Ainsi, le recours à des stratégies plus simples semble être le seul moyen pour les enfants de résoudre les problèmes numériques, ce qui, toutefois, entraine un retard dans l’acquisition de tâches numériques plus complexes.